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Une étude de l'association de consommateurs UFC-Que Choisir sur les pièces détachées automobiles fait apparaître une augmentation de 26% du prix des pièces de carrosserie automobile entre 2005 et 2010 en France. Sur la même période, les prix à la consommation ont progressé de 7,63%.
Ce dérapage tarifaire est la conséquence du blocage en France de la réglementation européenne libéralisant le marché des pièces détachées automobiles.
Cette forte augmentation des prix des pièces de carrosserie automobiles en France traduit le monopole des constructeurs automobiles sur les pièces de carrosserie. En France, les constructeurs automobiles contrôlent la production et la vente des pièces de carrosserie. Ce double monopole ne permet pas à l'automobiliste d'utiliser des pièces de carrosserie « alternatives » moins chères. Il permet par ailleurs au constructeur automobile d'augmenter sans réelle concurrence le prix de leurs pièces détachées de carrosserie. L'envolée des tarifs se retrouvant dans les primes d'assurance automobile payées par les automobilistes.
En comparant les différents marchés européens de la pièce détachée automobile sur un panier de pièces variées représentatives (aile, porte, phare, capot, etc.), et notamment trois pays libéralisés, l'Allemagne, la Belgique et l'Espagne, l'étude de l'UFC-Que Choisir quantifie les effets d'une ouverture à la concurrence du marché de la pièce détachée de carrosserie automobile et les économies sous-jacentes pour l'automobiliste français.
Selon l'association, "En choisissant des pièces alternatives (de qualité équivalente) à celles proposées par les constructeurs, les consommateurs paient en moyenne 35,5% moins cher en Allemagne (par rapport aux prix catalogue des constructeurs), 33,5% en Belgique et 33,9% en Espagne".
Les chiffres publiés par l'UFC-Que Choisir font apparaître d'importantes disparités entre les constructeurs.
"En faisant le choix de pièces alternatives pour un véhicule Citroën, un consommateur espagnol fera une économie moyenne de « seulement » 27,7% mais un consommateur allemand qui aura la même stratégie pour un véhicule Peugeot économisera en moyenne jusqu'à 423%".
L'UFC-Que Choisir rappelle que les éléments de carrosserie sont majoritairement achetés et payés par les assureurs automobiles pour le compte des assurés. Leur remplacement intervient généralement suite à un accident de la route. En 2010, ces pièces représenteraient 47,3 % du coût total de la réparation automobile.
L'étude de l'UFC-Que Choisir montre que l'accès à des pièces de carrosserie alternatives constituerait une importante opportunité d'économies pour le consommateur.
Consciente que la concurrence serait bénéfique pour le consommateur, la Commission européenne, avait proposé une directive (2004/0203) visant à libéraliser le marché de la pièce de carrosserie de rechange (la clause de réparation). Bien que votée par le Parlement européen, cette directive est restée bloquée.
L'UFC-Que Choisir appelle à une libéralisation du marché des pièces de carrosserie. L'association de consommateurs demande au gouvernement français d'adapter sa législation, comme l'on fait récemment l'Angleterre, la Pologne ou la Grèce, et interpelle également les autorités européennes pour que la clause de réparation (2004/0203) soit définitivement adoptée.
Source: Etude UFC-Que Choisir