Le
prix de la carte grise s'est envolé dans de nombreuses régions début 2025.
Parmi les justifications évoquées,
le manque à gagner dû à l'exonération de la taxe régionale accordée aux voitures électriques. Rendre plus chers les certificats d'immatriculation de plus de 6 millions de personnes pour permettre à 424 465 propriétaires de
voitures électriques de ne rien payer, il fallait y penser.
Selon l'article paru dans Que Choisir du 14 janvier 2025, les frais d'immatriculation progressent globalement de 11 % en France début 2025: plus 59,2 % en Corse, plus 30,4 % en Normandie, plus 25 % dans le Grand Est, plus 17,7 % en Aquitaine, etc.
Raison principalement invoquée :
l'État transfère de moins en moins de dotations aux régions, tandis que les régions doivent honorer toujours plus de charges.
Le conducteur-contribuable constituant une manne sans fond, c'est sur le conducteur-contribuable que la
note retombe.
94 % des automobilistes paient la transition écologique des propriétaires de voitures électriques.
Toujours selon l'article paru dans Que Choisir du 14 janvier 2025, le
« manque à gagner » sur les cartes grises se creuse pour les régions, et ce depuis plusieurs années. Rien qu'en Occitanie, celui-ci s'élève à
« 14,4 millions d'euros en 2023 et […] 19 millions en 2024 », la région prévoyant
« encore un trou de 12 millions d'euros en 2025 à cause des immatriculations de voitures électriques ».
Cette situation, la Cour des comptes l'avait pressentie en octobre 2022. L'institution expliquait :
« Pour les régions, la diminution des recettes issues de la fiscalité cartes grises résulte de l'exonération de la taxe régionale d'immatriculation sur les véhicules dont la source est exclusivement l'électricité, l'hydrogène ou une combinaison des deux, votée en loi de finances en 2020 ». En juillet 2024, la Cour des comptes faisait le même constat, constat illustré avec des chiffres réels :
« En raison de la non-compensation aux régions de l'exonération de droit de cartes grises pour les véhicules 100 % électriques depuis 2020, dont la part dans la vente de véhicules neufs est passé de 2 % en 2019 à 17 % en 2023, soit une potentielle moindre recette pour les régions de 68 millions d'euros en 2023, le produit de cette taxe est appelé à décroitre inexorablement au cours des prochaines années. »« Les immatriculations de voitures électriques, qu'elles soient neuves ou d'occasion, ont représenté 6 % des cartes grises de véhicules particuliers en 2024 (soit 424 465 actes d'immatriculations), analyse Nathalie Troussard, secrétaire générale de la Ligue de Défense des
Conducteurs.
Cela signifie que les 94 % d'automobilistes qui roulent encore avec des voitures thermiques financent la transition écologique de leurs voisins passés à l'électrique ! On pourrait leur dire merci… »Sources : Ligue de Défense des Conducteurs, Que Choisir