Selon une étude réalisée par Inrix et le Centre for Economics and Business Research (Cebr),
le coût des bouchons dans l'Hexagone explose.
Les embouteillages ont coûté
17 milliards d'euros aux automobilistes en 2013.
L'étude prévoit
une hausse de 31% du coût des bouchons dans l'Hexagone d'ici 2030 par rapport à la situation actuelle.
En
2030, le coût des embouteillages
se chiffrera à 22 milliards d'euros.
Ce
coût faramineux est dû à plusieurs facteurs : l'augmentation du parc
automobile, l'évolution des coûts
automobiles, l'augmentation du PIB par habitant et l'accroissement de la population sur les 15 prochaines années.
« Cette étude tire le signal d'alarme pour sensibiliser le public sur l'impact croissant des bouchons d'une part sur l'économie et d'autre part sur les budgets des foyers », souligne
Matt Simmons, Directeur Europe d'Inrix.
« Si nous ne réagissons pas dès maintenant, la saturation des axes routiers aura de très graves conséquences pour l'économie du pays, les entreprises et les citoyens dans les années à venir. Et si la question semble déjà très préoccupante aujourd'hui, ce sera bien pire encore à l'horizon 2030 ».La
hausse de fréquentation des réseaux routiers est principalement due à une amélioration du niveau de vie motivé par un PIB par habitant supérieur, à
une forte demande pour les déplacements en voiture et à
une population qui ne cesse de croître. Autant d'éléments qui contribuent à l'
augmentation du nombre de véhicules sur les routes, en conjonction avec la baisse du coût de possession d'un véhicule.
L'étude prévoit une intensification significative du trafic routier à l'échelle nationale
dans les plus grandes villes de France dans les 15 prochaines années. Cette tendance engendrera une hausse des bouchons et des coûts induits d'une année sur l'autre.
Le nombre de véhicules en circulation sur les routes françaises devrait augmenter de 14% entre 2013 et 2030. Le taux de possession d'un véhicule devrait continuer d'augmenter au moins jusqu'en 2030. Les prévisions tablent sur un parc automobile qui comptera
35 millions de véhicules à l'horizon 2030, contre 30,8 aujourd'hui.
Le PIB par habitant devrait augmenter de 25% en France tandis que Paris devrait enregistrer une augmentation du PIB par habitant de 42%. Cette augmentation va favoriser la demande en automobiles des français et des parisiens, avec pour corollaire une utilisation plus importante des routes et donc plus d'embouteillages.
La Banque mondiale prévoit une stabilisation du
prix du carburant dans les années qui viennent. A la clé, une baisse en France de 1,52 par litre en 2013 à 1,38 en 2030 du prix du carburant. Les innovations à venir, qui permettront d'optimiser la
consommation des moteurs, devraient aussi contribuer à la baisse des coûts automobiles. Le grand public en profitera pour prendre sa voiture au détriment d'autres modes de transport.
Plus la population augmente et plus il y aura de trafic sur les routes.
La population française totale devrait augmenter de 7%, passant ainsi de 64 millions d'individus en 2013 à
72 millions en 2030. Le nombre d'habitants à Paris va augmenter de 5%, ce qui sollicitera d'autant les axes routiers de la capitale.
Les foyers parisiens qui se déplacent en utilisant leur voiture particulière vont accuser une hausse de 51% des coûts liés aux embouteillages entre 2013 et 2030, la plus importante observée parmi les villes étudiées.
L'impact des bouchons aura un coût de 4 123 euros par parisien à comparer à un coût actuel de 2 883 euros.
L'étude a également calculé l'impact environnemental qui accompagnera la hausse des bouchons attendue. Le carburant consommé lorsqu'un véhicule est immobilisé dans la circulation résulte en l'émission de gaz à effet de serre et de polluants ayant pour conséquence une dégradation de la qualité de l'air. Entre 2013 et 2030, les
émissions de CO2 devraient augmenter de 13% en France. Le montant financier des émissions françaises de
CO2 devrait passer
de 11 millions d'euros à 232 millions d'euros entre 2013 et 2030 du fait de hausses substantielles sur le marché européen des
émissions de CO2.
« Cette étude démontre que les gouvernements doivent réfléchir à des approches plus innovantes concernant le problème des embouteillages », conclut
Matt Simmons.
« Le fait d'améliorer les infrastructures de transports publics permet seulement aux voyageurs d'avoir plus de choix. De même, les innovations technologiques telles que le transport multimodal devraient être bien plus largement mises en avant et adoptées. A terme, les villes doivent se montrer plus avisées dans leurs réflexions et faire preuve d'innovation lorsqu'il s'agit de fluidifier le trafic routier. »Source: Etude réalisée par INRIX et le Centre for Economics and Business Research (Cebr)