Poussé artificiellement par le
bonus écologique de 6 000 euros spécifique au
véhicule électrique, les futures interdictions de circulation des véhicules à motorisations thermiques dans les ZFE-m (Zones à Faible Emission mobilité), les obligations d'électrification des parcs
automobiles imposées aux entreprises et aux administrations publiques et la réglementation CAFE (Corporate Average Fuel Economy) sanctionnant financièrement les constructeurs automobiles ne réalisant pas les objectifs de CO2 fixés,
le marché du véhicule électrique est passé en quelques années de 1% du marché à plus de 10%.
Néanmoins, le marché du véhicule électrique demeure
artificiel car uniquement poussé par une réglementation particulièrement contraignante et complète, sur l'offre, la demande et l'usage du véhicule.
Le
marché de l'occasion reflète davantage
le poids réel de la voiture électrique sur le marché automobile Français.
Le marché de la
voiture électrique d'occasion représente
moins de 1% du marché.
Cette
faiblesse structurelle reflète le
réel appétit de la clientèle des particuliers pour le véhicule électrique.
La faiblesse structurelle est également liée à la
jeunesse du marché de la voiture électrique avec une offre sur le marché de la voiture électrique d'occasion réduite et limitée à quelques véhicules onéreux.
Cette faiblesse structurelle a une répercussion forte sur la valeur du véhicule électrique d'occasion.
Hormis quelques exceptions (Tesla),
les valeurs de revente des véhicule électrique sur le marché de l'occasion sont structurellement basses.
Pourtant,
les véhicules électrique sont significativement plus chers que les véhicules à essence à l'achat.
Une
citadine électrique est 11 000 euros plus chère à l'achat qu'une citadine à motorisation essence.
Les contraintes budgétaires des acheteurs de véhicules d'occasion sont fortes.
Le pouvoir d'achat des acheteurs de véhicules d'occasion ne correspond pas à la valeur intrinsèque des
véhicules électriques.
Résultat, les valeurs de revente des véhicule électrique sur le marché de l'occasion sont faibles.
La dépréciation subie par les véhicules électriques sur le marché de l'occasion est importante.
Au bout de quatre ans,
une citadine électrique se revend sur le marché de l'occasion à une valeur inférieure à celle d'une citadine à motorisation essence, pourtant vendue neuf 11 000 euros moins chère.
Cette dépréciation importante n'est pas le fruit du hasard.
Indépendamment de la
contrainte de pouvoir d'achat des acheteurs de véhicules d'occasion, la cote du
véhicule d'occasion est pénalisée au cours des premières années par plusieurs facteurs.
Le
bonus écologique à l'achat (6 000 euros) diminue d'autant la
cote du véhicule électrique sur le marché de l'occasion au cours des trois premières années.
Le
progrès technologique permanent de la technologie électrique minore la cote du véhicule électrique sur le marché de l'occasion au cours des trois premières années. En effet, en raison des investissements majeurs consentis par les constructeurs et les équipementiers,
les performances essentielles d'un véhicule électrique peuvent être amenées à progresser de manière spectaculaire (autonomie, temps de charge, taille de batterie, technologie de recharge, etc.). Ces progrès technologiques majeurs rendent rapidement obsolètes sur le marché le véhicule électrique de génération précédente vendu à un tarif comparable.
La
garantie de la batterie à hauteur de 70% des capacités limitée à 8 ans rend l'
achat d'un véhicule électrique de plus de 8 ans risqué. Par ailleurs, une capacité de batterie réduite de près de 30% touche négativement les fonctionnalités essentielles de la voiture électrique (autonomie, temps de charge).
L'acheteur d'un véhicule électrique d'une valeur de plus de 40 000 euros en location longue durée sur une durée de trois à quatre ans peut se tromper. Souvent multi-motorisé, de CSP plus et vivant en maison individuelle, il réunit les conditions indispensables à la voiture électrique (le pouvoir d'
achat automobile, le renouvellement rapide du véhicule, le financement via une location longue durée et la recharge à domicile).
Contraint financièrement et conservant son véhicule durant une longue période, l'acheteur d'un véhicule d'occasion ne peut pas se tromper lors de son achat automobile.
Ne disposant que d'un seul véhicule dans le foyer, il doit faire l'acquisition d'un véhicule correspondant à son usage automobile (autonomie, temps de charge, disponibilité d'une infrastructure de recharge, capacité à effectuer de longs trajets lors des vacances), à son budget (
prix) et à la durée de conservation du véhicule.
Sur ces critères essentiels, le véhicule électrique ne supporte pas la comparaison avec le véhicule à motorisation essence.
Au final, le véhicule à motorisation essence est privilégié sur le marché de l'occasion au détriment de la valeur de revente de la voiture électrique.
Cette tendance baissière est amenée à se poursuivre.
Au cours des dernières années, certaines marques ont vendues des véhicules électriques dotés de batteries de moins de 50 kWh.
Aujourd'hui, conséquence du progrès technologique spectaculaire, le marché du véhicule électrique se concentre sur des véhicules dotés de batteries de plus de 50 kWh.
Dans quelques années, un véhicule électrique doté d'une batterie de moins de 50 kWh ne vaudra pas grand-chose sur le marché de l'occasion du fait de prestations essentielles rendues techniquement obsolètes.
La même tendance sera subie par les véhicules électriques ne disposant pas de la fonction de recharge rapide.
Tant que les caractéristiques essentielles de la voiture électrique ne correspondront pas avec les besoins des automobilistes (autonomie, infrastructure de recharge, temps de charge, longs trajets, prix, durabilité), la faiblesse des valeurs de revente en occasion de la voiture électrique perdurera, et cela Jusqu'à l'interdiction de circulation dans les villes des véhicules à motorisations thermiques.
Ce sont les limites de la technologie du véhicule électrique à batterie qui expliquent la faible valeur des véhicules électriques sur le marché de l'occasion.
Les limites de la technologie du véhicule électrique sont bien connues des constructeurs automobiles.
La plupart d'entres eux ont attendus d'être contraints de produire des véhicules électriques par la réglementation CAFE (Corporate Average Fuel Economy) pour le faire à grande échelle. Et ils n'ont cesser d'alerter les pouvoirs publics sur la nécessiter de pouvoir continuer à commercialiser des véhicules à motorisation thermique afin de garantir une mobilité individuelle accessible au plus grand nombre.
Image par Gerd Altmann de Pixabay