La logique des
ZFE (Zones à Faibles Emissions) repose sur celle des
normes Euro : une amélioration progressive des
performances des véhicules équipés de moteurs thermiques.
Mises en place en 1992, les normes Euro fixent des niveaux maximums d'émission pour différents polluants.
Les niveaux maximums d'émission polluante seront progressivement abaissés au fur et à mesure que les performances des véhicules s'amélioreront.
Les normes Euro 1 de 1992 sont remplacées par les normes Euro 2 en 1996, les normes Euro 3 en 2000
et par les normes Euro 6d en janvier 2020.
Ces normes sont censées accompagner et encourager une évolution des constructeurs et des équipementiers
automobiles.
Les ZFE ont quant un
objectif complémentaire, à destination des automobilistes :
accélérer le renouvellement du parc automobile pour diminuer les émissions polluantes. C'est-à-dire
faire acheter plus de voitures aux consommateurs.
Si on prend en compte les multiples aides à l'
achat des véhicules, qui sont systématiquement mises en place, le
coût économique des ZFE (Zones à Faibles Emissions) est prohibitif.
Le problème est que le coût croit très rapidement lorsque la ZFE concerne des catégories Crit'Air ou Euro largement répandues.
Patrick Ollier, le président de la Métropole du Grand Paris explique que
« Actuellement, pour un véhicule neuf, nous sommes capables de proposer 19 000 euros d'aides cumulées, et 12 000 euros pour un véhicule d'occasion ». La prochaine étape du déploiement de la ZFE en Ile-de-France est annoncée pour juillet 2022 : ce sera l'interdiction des voitures Crit'Air 3. En 2024, ce seront les crit'Air2.
Les Crit'Air 3 représentent environ un quart des véhicules, soit 25,8 % pour la France. Dans les communes concernées par la ZFE en Ile-de-France, c'est légèrement moins, 23,3 % mais cela fait tout de même 587 000 véhicules.
Pour les Crit'Air 2, au niveau national ce sont 34,9% des véhicules, et 35,8 % (soit 901 000 véhicules pour la ZFE parisienne).
Au total, respecter le calendrier de la ZFE de la Métropole du Grand Paris revient à remplacer en 3 ans presque 1,6 millions de véhicules. C'est totalement irréaliste.
Même avec « seulement » 6 000 euros d'aide par
voiture, soit moins de la moitié de ce que propose actuellement la Métropole du Grand Paris, cela représente un coût de 9 milliards d'euros soit presque trois fois le budget total de la la Métropole du Grand Paris . C'est totalement hors de portée pour les collectivités territoriales. Et il faut imaginer des chiffres proportionnels pour toutes les villes de plus de 150 000 habitants qui seront concernées par les ZFE.
De telle sorte que la ZFE, à son stade avancé comme c'est le cas dans la métropole du Grand Paris, est soit inacceptable soit ruineuse.
Source: Institut Brunoy - Pour une écologie des solutions - Septembre 2021