Selon une étude présentée par l'Hydrogen Council (Conseil de l'Hydrogène) en marge de la COP 23, l'
hydrogène pourrait
alimenter 10 à 15 millions de voitures et 500 000 camions d'ici à 2030, sans compter les utilisations possibles dans d'autres secteurs, en tant que
matière première ou dans les processus industriels, le chauffage ou l'électricité des bâtiments, la génération et le stockage d'énergie.
L'Hydrogen Council réunit Air Liquide, Alstom, Angloamerican,
Audi, Groupe
BMW, Daimler, Engie, General Motors,
Honda, Hyundai, Iwatani, Kawasaki, Plastic Omium, Shell, Statoil, The Linde Group, Total et
Toyota.
L'étude quantifiée sur le rôle de l'hydrogène à l'échelle mondiale a été réalisée avec le soutien de McKinsey.
L'étude, intitulée Hydrogen, Scaling
up (La montée en puissance de l'hydrogène) présente une
feuille de route précise et complète sur le déploiement de l'hydrogène et sur les possibilités que cette énergie offre dans le cadre de la transition énergétique.
Les solutions sont matures sur le plan technologique et des acteurs industriels s'y sont engagés.
L'hydrogène est un
vecteur énergétique propre, utilisable pour
produire de l'énergie ou comme
matière première dans l'industrie. L'hydrogène peut être produit à partir d'
électricité (renouvelable) et de
combustibles fossiles à faibles émissions de carbone. L'hydrogène
génère zéro émission locale au point d'utilisation.
Les utilisations de l'hydrogène sont potentiellement multiples car il peut être
stocké et transporté à haute densité d'énergie sous forme liquide ou gazeuse, et peut être valorisé ou utilisé dans des piles à combustible pour générer de la chaleur et de l'électricité.
L'hydrogène pourrait contribuer à hauteur de 20% à l'objectif de réduction des
émissions de CO2 à l'horizon 2050 et être l'
un des piliers de la transition énergétique.
Déployé à grande échelle, l'hydrogène pourrait représenter près d'
un cinquième de l'énergie totale consommée à l'horizon 2050. Cela permettrait de réduire les
émissions annuelles de CO2 d'environ 6 gigatonnes par rapport aux niveaux actuels et de contribuer, à hauteur de 20%, à la diminution requise pour limiter le réchauffement climatique à 2 °C.
Globalement, selon cette étude, la demande annuelle d'hydrogène pourrait être multipliée par dix d'ici à 2050 à quelque 80 EJ (exajoule - unité de mesure d'énergie du Système international (SI), valant 1018 joules), et représenter 18% de la demande énergétique finale totale dans le scénario des 2 °C de 2050.
« Le monde du XXIème siècle doit effectuer une transition vers l'utilisation d'énergies à faibles émissions de carbone, explique
Takeshi Uchiyamada, Président Directeur Général de Toyota Motor Corporation et Co-Président de l'Hydrogen Council
. L'hydrogène est une ressource indispensable pour parvenir à cette transition car il peut servir à stocker et transporter de l'électricité d'origine éolienne, solaire ou provenant d'autres sources renouvelables en vue d'une utilisation dans les transports ou dans tout autre domaine. L'Hydrogen Council a identifié sept rôles pour l'hydrogène ; c'est pourquoi nous encourageons les gouvernements et les investisseurs à lui accorder un rôle majeur dans leurs programmes énergétiques. Pour ce qui est de la mise en place de l'économie de l'hydrogène, le plus vite sera le mieux et nous nous engageons tous à faire de cet objectif une réalité ».
La
montée en puissance de l'hydrogène nécessite des investissements significatifs estimés entre 20 et 25 milliards de dollars américains par an, soit un montant global d'environ 280 milliards de dollars américains d'ici à 2030.
Au niveau mondial, les pays investissent déjà plus de 1 700 milliards de dollars américains par an dans l'énergie, dont 650 milliards de dollars dans le pétrole et le gaz, 300 milliards de dollars dans l'électricité renouvelable et plus de 300 milliards de dollars dans l'industrie
automobile.