Les déplacements multimodaux s'inscrivent dans le quotidien des Français en ville avec la multiplication des transports utilisés : marche, vélo, trottinette, scooter,
voiture...
Un développement qui s'accompagne d'
incivilités et d'
accidents plus fréquents.
Pour comprendre cette évolution, MMA s'est penché sur le comportement des usagers de la route au travers d'une étude d'observation menée dans 6 grandes villes au niveau de carrefours très fréquentés à Lille, Nantes, Lyon, Montpellier, Toulouse et Paris.
Durant cette enquête terrain d'observation de 60 heures, le comportement de tous les usagers de la route a été observé.
Les résultats sont inquiétants : en moyenne
38 écarts au code de la route ont été constatés par heure (passage au feu rouge, refus de priorité, dépassement dangereux...) dont 1 % des cas ont entraîné un accident ou un presqu'accident (accident matériel, freinage brusque, choc évité de justesse...).
L'étude montre que les
comportements à risque de tous les usagers de la route ont pour conséquence une dangerosité avérée expliquant la hausse en 2022 des accidents corporels et mortels des usagers vulnérables (vélo, EDPM, piétons) en ville (Source : ONISR - Chiffres clés accidentalité
routière 2022).
Sur les 60 heures d'observation, l'étude a constaté 2 298 écarts au code de la route de tous les usagers, qu'ils soient piétons, cyclistes, trottinettistes, motards,
conducteurs de voiture, véhicule utilitaire léger ou camion.
L'étude a été menée simultanément dans 6 grandes villes françaises au niveau de carrefours multimodaux (30 points d'observation au total).
En moyenne, cela fait 38 écarts au code de la route constatés chaque heure.
Parmi les comportements :
passage au feu rouge, refus de priorité, inattention, circulation dans une mauvaise voie, dépassement dangereux, vitesse excessive...
Ces écarts fréquents témoignent d'un
manque de prudence des Français sur la route.
Près de 7 écarts sur 10 concernent
des usagers qui ne s'arrêtent pas au feu rouge ou
traversent alors que les feux d'autres usagers sont encore au vert.
Côté usagers vulnérables, les cyclistes sont les premiers concernés par ces comportements à risque (45 %), suivis des piétons (34 %) et des utilisateurs de trottinettes (12 %).
Les écarts sont plus fréquents le matin pour les cyclistes (51 % entre 8 heures et 10 heures), et en fin d'après-midi pour les piétons (41 % entre 16 heures et 18 heures).
Dans 66 % des cas, les écarts de comportements ont été commis par des hommes.
Dans 1 % des cas (soit 22 observations), les comportements inadaptés ont entrainé un accident ou un presqu'accident : accident matériel, freinage brusque, choc évité de justesse. La plupart du temps, il s'agit d'usagers ayant été percutés ou ayant failli l'être (2 accidents effectifs).
Les principales causes de ces accidents ou presqu'accidents sont le
non-respect des feux de signalisation (45 %), le refus de priorité (36 %) et les distracteurs (18 %).
Les vélos et les
voitures sont davantage impliqués que les piétons ou les autres modes de transport.
36 % des vélos et 32 % des voitures sont à l'origine des accidents ou presqu'accidents contre 18 % des piétons.
Les usagers à l'origine de ces accidents sont très majoritairement des hommes (91 %).
Ces observations démontrent que les comportements à risque des usagers sont en cause dans la hausse des accidents corporels et mortels des usagers vulnérables en ville.
Selon le principe de la pyramide des risques de Bird, plus le nombre de comportements à risque est important, plus la probabilité d'avoir un accident grave est élevée.
La diminution des accidents en ville passe par le respect du code de la route au quotidien par tous les usagers de la route.
Réalisée simultanément dans 6 grandes villes françaises (Lille, Nantes, Lyon, Montpellier, Paris et Toulouse), l'étude révèle que les comportements des usagers diffèrent selon le lieu.
A Lyon, Montpellier et Toulouse, les refus de s'arrêter aux feux rouges routiers sont plus fréquents.
A Nantes, Lille et Paris, un plus grand nombre d'usagers se déplacent sur les mauvaises voies.
Les cyclistes portant un appareil audio (casque, écouteurs) sont situés plus exclusivement à Paris.
A Paris et à Lyon, les piétons commettent moins souvent d'écarts qu'à Lille ou à Montpellier.
A Nantes et à Toulouse, les cyclistes font plus d'écarts au code de la route.
« Notre étude prouve que les écarts au code de la route sont très nombreux en ville et qu'ils concernent tous les usagers, quel que soit leur mode de déplacement. Au final, ces mauvais comportements débouchent inexorablement sur des accidents.», explique Cécile Lechère, en charge de la prévention des risques routiers chez MMA.
Source : MMA
Méthodologie : Étude quantitative réalisée par OpinionWay auprès d'un échantillon de 2 298 observations de comportements déviants, d'une personne ou plus au niveau d'un carrefour croisant différents types d'usagers, dans 30 points d'observations, situés dans 6 villes différentes : Lille, Nantes, Lyon, Montpellier, Paris et Toulouse. Les observations ont été réalisées pendant les heures suivantes : de 8 heures à 10 heures, de 12 heures à 14 heures, et de 16 heures à 18 heures.
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