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La nécessité de faire respecter les limitations de vitesse en agglomération pour assurer la sécurité de tous les usagers amène souvent les maires à ordonner l'implantation de ralentisseurs, communément appelés « dos d'âne ».
Ce type d'aménagement surélevé peut être utile pour réguler la vitesse dans les lieux qui imposent une circulation à allure réduite.
Mais l'installation d'un ouvrage surélevé conçu pour baisser la vitesse ne doit pas être systématique. Et surtout, elle doit s'effectuer dans les règles de l'art et en conformité avec les normes et la législation en vigueur.
Dans le cas contraire, le ralentisseur peut occasionner de la gêne permanente pour les conducteurs ou devenir source de danger pour les usagers de la route.
« N'oublions pas que nous parlons de sécurité routière, commente Thierry Modolo-Dominati, porte-parole de PUMSD. Les emplacements et les dimensions des ralentisseurs n'ont pas été déterminés au doigt mouillé. En respectant la norme et le décret, on fait baisser la vitesse sans engendrer d'usure, de casse ni d'accident. Dans le cas contraire, on multiplie les risques ! »
Nathalie Troussard, Secrétaire générale de la Ligue de Défense des Conducteurs, ajoute : « Tous les jours, nos sympathisants nous signalent des ralentisseurs mal positionnés et/ou trop hauts sur lesquels, même à moins de 20 km/h, ils râclent le plancher de leurs véhicules… voire pire. Les automobilistes et les motards font l'objet d'une répression inflexible. Pourquoi cette rigueur n'est-elle pas appliquée dans l'autre sens, quand ce sont les pouvoirs publics qui s'affranchissent des règles ? »
En réponse à une action lancée par une association de défense des conducteurs (Pour une mobilité sereine et durable), l'association « 40 millions d'automobilistes » rappelle les règles générales qui régissent la conception, la construction et l'implantation des ralentisseurs sur la route.
Le respect de ces règles générales, qui encadrent l'installation de « dos d'âne », aide les responsables locaux à faire les bons choix en matière d'aménagements favorisant le respect des limitations de vitesses.
En effet, les aménagements sont efficaces lorsqu'ils sont réalisés en conformité avec les textes réglementaires.
« Les décisionnaires locaux sont souvent pris en étau entre les différentes catégories d'usagers de la route qui, pour les unes, à chaque situation routière présentant un risque, réclament la mise en place de dos d'âne à tout-va, et pour les autres, les considèrent comme dangereux et s'y opposent farouchement », constate Philippe NozièrE, président de « 40 millions d'automobilistes ».
« Le fait est que le ralentisseur est un outil à la disposition des communes qui peut être très efficace pour réguler la vitesse dans les lieux qui imposent une circulation à allure réduite : aux abords des écoles par exemple, ou dans les zones particulièrement fréquentées par ceux qu'on appelle ‘les usagers vulnérables' (pétions, cyclistes, personnes à mobilité réduite…). Mais pour que cet aménagement remplisse pleinement ses fonctions, il est impératif qu'il soit conforme à la réglementation », poursuit Philippe Nozière.
Sur les 450 000 ralentisseurs implantés sur les routes françaises, beaucoup seraient hors-normes.
Autrement dit, les « dos d'âne » ne respectent pas les règles de construction prescrites ou bien leur signalisation n'est pas conforme à la législation en vigueur.
Selon une étude de 2002 de la Ligue de Défense des Conducteurs, en partenariat avec l’association Pour une mobilité sereine et durable (PUMSD), des centaines de milliers de ralentisseurs construits en faisant fi du décret et des normes seraient illégaux.
« Les ralentisseurs sont apparus en France dans les années 1980, dans le cadre d'un grand programme de sécurisation du milieu urbain. On s'est alors inspiré de l'expérience de nos voisins européens en la matière, qui avaient démontré l'efficacité des ralentisseurs dans la réduction des accidents. Mais des dérives dans la mise en œuvre de ces dispositifs ont été constatées dès le début des années 1990, imposant la promulgation de normes et d'une réglementation précise pour l'implantation des dos d'âne, selon leur type. Malheureusement, aujourd'hui encore, on constate non seulement que bon nombre de ralentisseurs existants n'ont jamais été remis en conformité, mais aussi que ceux qui sont construits de nos jours ne sont pas toujours réglementaires, et ces irrégularités sont très dommageables pour la sécurité des usagers et pour la tranquillité des riverains », révèle Pierre Chasseray, délégué général de l'association.
L'association « 40 millions d'automobilistes » rappelle les principales règles qui doivent s'appliquer en matière d'implantation de ralentisseurs. Celles-ci sont rendues obligatoires par le décret n°94-447 du 27 mai 1994 relatif aux caractéristiques et aux conditions de réalisation des ralentisseurs de type dos d'âne ou de type trapézoïdal, complété par divers documents, ayant valeur de prescriptions ou de recommandations :
- L'arrêté du 24 novembre 1967 modifié relatif à la signalisation des routes et des autoroutes ;
- L'instruction interministérielle sur la signalisation routière (IISR) du 22 octobre 1963 modifiée ;
- La Norme NF P 98-300 de juin 1994 relative aux caractéristiques géométriques et conditions de réalisation des ralentisseurs routiers de types dos d'âne ou de type trapézoïdal ;
- Le guide Certu de septembre 1994 relatif aux ralentisseurs de type dos d'âne et trapézoïdal ;
- Le guide Certu de juin 2010 relatif aux coussins et plateaux.
Sources: Associations « 40 millions d'automobilistes », Ligue de Défense des Conducteurs, Pour une Mobilité sereine et Durable
Image par Maaark de Pixabay