Il y a 25 ans,
une chaussée humide ou un coup de volant un peu brusque pouvaient provoquer
une perte de contrôle du véhicule, et le précipiter dans le fossé ou dans la glissière de sécurité avec bien souvent comme conséquences des accidents graves voire mortels.
Lancé en 1995 par Bosch et Daimler-Benz pour la
Mercedes Classe S, le
système électronique de stabilité ESP allait permettre de mettre fin à
ce genre de situation.
Dans les années 80, Bosch et Daimler-Benz initient des développements chacun de leur côté, afin d'
améliorer la tenue de route des véhicules.
À partir de 1992, les ingénieurs des deux entreprises collaborent dans un centre dédié au projet.
Des
capteurs électroniques sont implantés à différents endroits de la
voiture (roues, direction, volant, moteur, boîte de vitesse,
.). Ils sont reliés à un
calculateur électronique. Les capteurs analysent en permanence la vitesse, la trajectoire, la position du châssis,
.et remontent ces informations au calculateur électronique.
Le calculateur électronique
analyse plusieurs dizaine de fois par seconde ces informations.
En cas de détection d'un écart et donc d'un risque de perte d'adhérence et de trajectoire du véhicule, l'ESP actionne les dispositifs électroniques de commande et de freinage du véhicule. L'ESP intervient sur la vitesse de chacune des roues en freinant la roue appropriée et sur l'arrivée des gaz et donc la puissance transmise au moteur pour corriger et stabiliser la trajectoire de la voiture. Le conducteur ressent de manière plus ou moins forte selon la perte d'adhérence et de trajectoire détectée l'intervention des dispositifs électronique d'
aide à la conduite.
Lorsque l'ESP se déclenche, il met en action, selon les situations, l'ABS (Antilock Braking System) qui empêche le blocage des roues au freinage, l'ASR (Anti Slip Regulation) qui évite la perte d'adhérence du véhicule, l'EBD (Electronic Brakeforce Distribution) qui répartit le freinage sur les 4 roues et le BAS (Brake Assist System) qui augmente la pression du freinage du conducteur.
Grâce à l'ESP, les véhicules sont capables de
maintenir leur trajectoire de manière plus sûre, et ce même dans des situations délicates.
Le système électronique de stabilité ESP
peut se déclencher sur des routes humides ou glissantes, lorsqu'il s'agit d'éviter un obstacle sur la chaussée ou en cas de virages pris de manière trop rapide.
L' « Electronic Stability Programm» (ESP)
permet d'éviter près de 80 pour cent des accidents consécutifs à un dérapage, en intégrant les fonctions du système électronique d'antiblocage des roues (ABS) et du système d'antipatinage des roues (ASR).
L'ESP est également capable de déceler si le véhicule dévie de sa trajectoire et de la corriger en conséquence.
À partir des données récoltées sur la dynamique de conduite, le système d'antidérapage détecte si le véhicule parvient à maintenir sa trajectoire. En cas d'embardée, l'ESP se déclenche. Ce qui semble simple au premier abord requiert une succession d'actions complexes : 25 fois par seconde, des capteurs intelligents vérifient si l'angle de braquage du volant correspond bien à la direction suivie par le véhicule. En cas de divergence, l'ESP réduit le couple moteur et agit sur le freinage des roues concernées. Il permet ainsi au conducteur d'éviter une sortie de route ou une perte de stabilité de son véhicule et de limiter le nombre d'accidents liés aux dérapages.
En 1997, le système ESP connaît son heure de gloire suite à un test d'évitement effectué, le légendaire « test de l'élan ». Lors d'
essais organisés par un magazine
automobile suédois : la voiture
Mercedes Classe A se retourne alors que le conducteur effectue une manœuvre d'évitement d'obstacle.
Suite à cet événement, l'ESP devient un équipement de série chez Mercedes-Benz.
Depuis, les constructeurs
automobiles sont de plus en plus nombreux à équiper leurs véhicules avec ce système d'antidérapage.
L'ESP a été reconnu d'utilité publique par le législateur qui l'a rendu obligatoire dans de nombreux pays.
Au sein de l'Union européenne, le système s'est imposé progressivement.
Depuis novembre 2011, l'ESP est obligatoire dans tous les véhicules particuliers et utilitaires neufs et depuis novembre 2014 sur tous les véhicules particuliers et utilitaires nouvellement immatriculés.
Certains pays comme l'Argentine, l'Australie, le Brésil, le Canada, la Chine, l'Équateur, Israël, le Japon, la Malaisie, la Nouvelle-Zélande, la Russie, la Corée du Sud ainsi que la Turquie et les États- Unis ont également adopté des mesures légales ou pris des engagements volontaires en faveur du système d'antidérapage.
En 2020, 82 pour cent des véhicules particuliers neufs dans le monde sont équipés du système d'antidérapage. En 2017, ce chiffre s'élevait à 64 pour cent.
Au cours des 25 dernières années, au sein de l'Union européenne, le système d'antidérapage aurait sauvé près de 15 000 vies et aurait permis d'éviter près d'un demi-million d'accidents avec dommages corporels selon les estimations des experts en accidentologie Bosch.
Après la ceinture de sécurité et l'airbag, l'ESP constitue l'un des moyens les plus efficaces pour sauver des vies sur les routes.
Depuis 1995 Bosch n'a cessé d'améliorer son système d'antidérapage. A ce jour plus de 250 millions d'ESP ont été produits.
L'ESP est une technologie de base ouvrant la voie à de nombreux systèmes d'aide à la conduite ainsi qu'à la conduite automatisée.