Après une année record en 2021,
le marché français des véhicules d'occasion baisse de 14,1% en 2022 à 5 127 955 immatriculations (pour 5 966 869 véhicules immatriculés en 2021 et 5 518 281 véhicules immatriculés en 2020).
Après une année record en 2021, le marché du
véhicule d'occasion devait revenir à une situation plus en ligne avec la période pré-Covid.
En 2022, la guerre en Ukraine et la crise énergétique ont fait chuter le nombre d'immatriculations de véhicules d'occasion de 14,1% par rapport à 2021.
Par rapport à l'année 2019 qui avait battu tous les records, la baisse du marché français des véhicules d'occasion atteint 16,7%.
Le marché du véhicule d'occasion enregistre le plus mauvais résultat depuis l'année 2000.
Parallèlement,
le marché français du véhicule neuf a baissé de 7,8%.
En France en 2022, il s'est vendu
3,4 véhicules d'occasion pour 1 véhicule neuf (contre 3,6 véhicules en 2021, 3,34 véhicules en 2020 et 2,19 véhicules en 2019).
L'augmentation des
prix observée en 2021 combinée à une offre peu abondante de véhicules d'occasion avait déjà conduit un ralentissement du marché fin 2021. Le marché de l'occasion n'a donc pas pu compenser le manque de véhicules neufs mis en circulation.
Malgré une demande réduite,
le manque d'offre de véhicules d'occasion a entraîné une augmentation sans précédent des prix moyens de 15,7%.
Le marché de l'occasion est
impacté par la pénurie de véhicules neufs.
Les différents segments du marché de l'occasion connaissent
des évolutions contrastées.
Le segment des très jeunes
occasions (1 an et moins) est en net repli avec une perte de 34,3% en volume et 23,6% en part de marché (9,84% de part de marché) en raison du manque d'offres, les constructeurs ne devant pas faire d'immatriculations tactiques (immatriculations véhicules 0 km) gonflant les chiffres de ventes de
voitures neuves.
Cette évolution entraîne une tension à la hausse sur les prix des véhicules d'occasion récents (1 an et moins), ce qui pousse les acheteurs à se tourner vers des modèles plus anciens moins onéreux.
Les jeunes occasions (2 à 5 ans) représentent le segment le plus important avec 26,97% de part de marché mais perd 15,9% en volume et 2,1% en part de marché.
Les segments de véhicules plus âgés sont les grands gagnants d'une année morose avec une part de marché de 43,6% soit une progression de 10,5%.
Le segment des véhicules âgés 6 à 10 ans continue sa lente érosion avec 19,6% de part de marché.
L'évolution la plus spectaculaire est à observer
dans les deux segments les plus âgés soit les 11-15 ans et les 16 ans et plus qui regagnent de l'intérêt des consommateurs ne trouvant pas dans des segments plus jeunes des véhicules à un prix raisonnable. Les 11 à 15 ans progressent de 4,8% en part de marché (21,96% de part de marché) alors que les 16 ans et plus progressent de 17% (21,66% de part de marché).
Les marques françaises ont perdu des parts de marché au profit des marques allemandes.
A quelques exceptions, toutes les marques montrent un déclin en volume dans un marché en berne.
Les marques françaises accusent des légères pertes en part de marché assez similaires avec
Renault moins 1,4%,
Peugeot moins 1,2% et
Citroën moins 1,2%. La jeune marque
DS est une exception et perd 9,0% en volume mais augmente sa part de marché de 5,9%.
Renault reste la marque la plus vendue en
occasion avec une part de marché de 19,2% (contre 19,5% en 2021).
Les marques allemandes Premium gagnent en parts de marché, mais de façon moins flagrante par rapport aux années antérieures :
BMW devient la première marque Premium avec une part de marché de 4,4% soit une augmentation de 1,9% devant
Audi stable (moins 0,1% perte de part de marché) et
Mercedes-Benz plus 3,0%.
La raison de cette performance relative est probablement à chercher du côté des prix très élevés.
Parmi les stars de 2022, on relève la performance de
Mini (1,60% de part de marché) et
Porsche (0,71% de part de marché) qui ont vu leur part de marché augmenter respectivement de 10,9% et 8,4%.
Parmi les autres généralistes, quelques marques se distinguent par une belle résistance tels que
Toyota avec plus 8,3% de part de marché (3,33% de part de marché),
Dacia plus 6,9% (2,64% de part de marché),
Seat plus 2,8% (1,52% de part de marché),
Hyundai plus 10,6% (1,19% de part de marché) et
Kia plus 8,6% (1,18% de part de marché),.
La
Renault Clio reste la star du marché de l'occasion mais perd 15,8% en volume et 2,1% en part de marché.
La famille Peugeot 205-208 se classerait en première place si les générations étaient consolidées avec un volume de 356 149 unités mais en régression de 11,8% en volume sur l'année.
Les
berlines sont recherchées en priorité (56,6%), suivies des SUV/Tout-terrain (20,7%) et des monospaces (13,0%).
Les SUV/Tout-terrain ne progressent plus et sont en ligne avec la moyenne du marché.
La motorisation Diesel reste prédominante sur le marché de l'occasion.
Le Diesel n'a perdu que 5,8% de part de marché en 2022 (52,35% de part de marché) au profit des motorisations essence (40,90% de part de marché), hybrides (4,55% de part de marché) et électriques (1,39% de part de marché).
« Nous avions prévu l»année passée que le marché devrait revenir à un certain équilibre et ne devrait pas atteindre le niveau exceptionnel de 2021. Ce phénomène a été en effet observé en début 2022 puis a été accéléré par la guerre en Ukraine et les augmentations des prix pour les consommateurs. La demande a alors chuté plus lourdement avec, certains mois, les baisses de l»ordre de moins 20%. Nous avions également prédit une certaine amélioration de la situation du marché du neuf dans la seconde partie de l»année qui a été effectivement observée. Néanmoins, le ralentissement de la demande d»occasion et la mise sur le marché d»un peu plus de voitures neuves n»ont pas suffi à rééquilibrer le marché de l»occasion. Les prix ont continué à augmenter et les consommateurs se sont tournés vers des véhicules de plus en plus âgés. » commente Vincent Hancart - Directeur Général d»AutoScout24 France.
Source: AutoScout24
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