Un
véhicule mild hybrid (appelé aussi
hybride léger)
Superéthanol-E85 utilise à la fois
un moteur superéthanol et
un moteur électrique afin de réduire légèrement la
consommation de carburant.
L'énergie générée au freinage et à la décélération est
stockée dans une petite batterie 48 V.
Cette énergie est ensuite utilisée pour
alimenter le moteur superéthanol à l'allumage et au démarrage.
Le moteur électrique vient en renfort du moteur Superéthanol-E85 lors des phases de conduite les plus énergivores afin de réduire sa consommation de superéthanol.
Un véhicule mild hybrid Superéthanol-E85 n'est pas comparable à un
véhicule hybride Superéthanol-E85 (auto rechargeable) et encore moins à un véhicule hybride Superéthanol-E85 rechargeable.
Une
voiture Mild hybrid Superéthanol-E85 utilise le moteur électrique pour assister le moteur superéthanol.
Une
voiture hybride Superéthanol-E85 a un moteur électrique et une batterie plus gros qu'une Mild Hybrid Superéthanol-E85.
L'hybride peut alimenter la voiture en utilisant le moteur électrique sur de courtes distances et recharger sa batterie en utilisant le moteur ou par freinage régénératif.
Une voiture hybride Superéthanol-E85 rechargeable peut être rechargée en la branchant sur une borne de charge domestique ou en utilisant une borne de charge publique. Une voiture hybride Superéthanol-E85 rechargeable (Plug-in hybrid) offre une plus grande autonomie en 100% électrique grâce à une batterie et un moteur électrique plus grands.
L'appellation mild hybrid Superéthanol-E85 est flatteuse par rapport à la technologie utilisée et source de confusion auprès des acheteurs.
La
consommation d'un véhicule mild hybrid Superéthanol-E85 est inférieure de quelques pour cents à celle d'un moteur superéthanol.
Il s'agit d'un
moteur Superéthanol-E85 électrifié et non d'un propulseur hybride.
Le système Mild Hybrid Superéthanol-E85 dispose
des mêmes spécifications qu'un moteur Superéthanol-E85 tout en affichant un rendement énergétique légèrement supérieur.
Les immatriculations de
voitures compatibles d'origine avec le Superéthanol-E85 ont atteint 34 881 véhicules en 2022 en France.
C'est la première fois que le carburant Superéthanol-E85 dépasse de seuil des 10 000 unités ces dernières années.
Les ventes de voitures compatibles d'origine avec le Superéthanol-E85 se décomposent en 11 753
véhicules Superéthanol-E85 et 23 123
véhicules hybrides Superéthanol-E85 (dont mild hybride et full hybride et hybride rechargeable).
En 2005,
Ford a été pionnier en lançant les premiers véhicules
Flexifuel, fonctionnant au biocarburant, en France.
En 2019, Ford était le seul constructeur
automobile à proposer un véhicule compatible d'origine
E85 avec le
Kuga Flexifuel. Il s'en est vendu 5 919 exemplaires en 2019, soit 65% des ventes du
Ford Kuga.
En 2022, Ford propose six véhicules compatibles E85 (Fiesta EcoBoost,
Puma, Puma EcoBoost mHEV,
Focus EcoBoost mHEV et Kuga FHEV,
Fiesta Van et Transit Connect), dont trois véhicules hybrides et Flexifuel (Puma EcoBoost mHEV, Focus EcoBoost mHEV et Kuga FHEV).
Ford a vendu 32 000 modèles Flexifuel en 2022. Le superéthanol Flexifuel représente 80% des ventes de Ford (94% des
Ford Puma, 89% des
Ford Focus et 77% des Ford Kuga).
Land Rover propose deux véhicules compatibles E85: le Discovery Sport Flex Fuel Hybride,
Range Rover Evoque Flex Fuel Hybride.
Jaguar propose le E-Pace hybride Flex Fuel.
L'offre constructeurs de modèles neufs roulants au Superéthanol-E85 est limitée.
Ford, Jaguar et Land Rover sont les trois seuls constructeurs présents sur ce marché.
Si les ventes de véhicules compatibles au carburant Superéthanol-E85 sont faibles à l'échelle du marché (34 881 ventes dans un marché d'1,5 million de véhicules particuliers, soit une part de marché de 2,3%), elles peuvent être significatives à l'échelle d'un constructeur.
Ainsi le carburant Superéthanol-E85 représente 80% des volumes de ventes de Ford en France.
A l'échelle de l'Europe, on ne peut pas parler d'un marché de véhicules compatible d'origine avec le carburant Superéthanol-E85.
Rappelons que
Citroën,
Dacia,
Peugeot,
Opel,
Renault,
Volkswagen et
Volvo, qui proposaient des véhicules compatibles au carburant Superéthanol-E85 sur le marché Français, ont arrêtés de commercialiser des véhicules compatibles au carburant Superéthanol-E85.
L'éthanol n'est pas un produit corrosif. L'éthanol est hydrophile et va avoir tendance à attirer les molécules d'eau qui elles sont corrosives. La norme européenne du E85, EN 15293, impose une teneur de 0,4% d'eau maximum. En France la limite est même plus basse à 0,3% d'eau dans le Superéthanol-E85.
Si le carburant Superéthanol-E85 rencontre un succès d'estime vis-à-vis du grand public, il est confronté depuis de nombreuses années à une diffusion confidentielle, à un désintérêt de la part de la plupart des constructeurs
automobiles et à un intérêt limité des distributeurs de carburants.
Ce carburant est pourtant économique (prix au litre en moyenne à 1,11 euro au 24 janvier 2023) et plus vert que les autres carburants (il est produit en partie à partir de betteraves, de céréales et de leurs résidus) et supporte l'hybridation.
Le Superéthanol-E85 est un carburant qui contient entre 60% et 85% de
bioéthanol d'origine végétale, selon la saison, produit à partir de betteraves, de céréales et de leurs résidus.
Le bioéthanol est une énergie renouvelable obtenue par la fermentation qui transforme les sucres en alcool.
La technologie Flexifuel de Ford permet, avec un unique réservoir, de fonctionner indistinctement au carburant Superéthanol-E85, au Sans Plomb 95 E5 ou E10 ou à leur mélange dans n'importe quelle proportion.
Les
émissions de CO2 du Superéthanol-E85, en analyse de cycle de vie, sont réduites de plus de 45 % par rapport au carburant essence. Le Superéthanol-E85 réduit jusqu'à 90 % les émissions de particules par rapport à l'essence fossile. Le cycle de vie complet comprend les
émissions de CO2 résultant de la production des matières premières agricoles, de leur transformation en
éthanol, de la combustion dans les véhicules dont on déduit l'absorption de
CO2 par la photosynthèse des cultures utilisées.
1. Contraintes techniques (dont autonomie): aucune. Il est possible de faire le plein partout en E5, E10 et E85.
2. Surcoût à l'achat : faible surcoût à l'achat. Le
prix est proche de celui de la motorisation mild hybrid essence équivalente.
3. Nombre de stations-service distribuant le carburant : 3 292 stations E85 réparties dans toute la France en janvier 2023, sur 11 151 stations-service en activité (soit plus d'une sur quatre). Une carte interactive est disponible sur le site www.bioethanolcarburant.com
La France dispose du plus grand nombre de pompes distribuant du superéthanol en Europe. Autres pays en Europe disposant d'un réseau de stations E85 :Allemagne, Autriche, Finlande, Hongrie, Irlande, Lituanie, Suède, Suisse et Tchéquie. Quelques pompes en Hollande et en Pologne.
4. Prix du carburant à la pompe : prix au litre en moyenne à
1,11 euro environ 40% moins cher que le SP95-E10 (1,87 euro le litre)
5. Bonus-malus à l'achat : malus à l'achat à partir de 123 g de CO2 en 2023 (50 euros). Le malus à l'achat atteint jusqu'à 50 000 euros (à partir de 226 g/km). Calcul du Malus favorable avec l'
abattement de 40% des rejets en CO2.
6. Incitations financières à l'achat : aucune.
7. Restrictions de circulation : Interdiction de circulation à compter de 2030 dans la métropole du Grand Paris. Interdictions de circulation non connues à ce jour dans les autres zones à faibles émissions mobilité (ZFE-m).
8. Consommation : le contenu énergétique d'un litre de bioéthanol est inférieur à celui de l'essence et engendre une
consommation supérieure jusqu'à 25%.
9. Surcoût à l'entretien : aucun.
10. Perspective de revente en
occasion : bonne.
Conclusion : L'effondrement du carburant diesel, la très forte hausse des prix du carburant suite à l'invasion de l'Ukraine par la Russie et l'omniprésence des questions environnementales ont redonné un peu de visibilité au Superéthanol-E85. Pourtant, la diffusion des véhicules compatibles d'origine avec le Superéthanol-E85 restent faibles en France.
Risque associé : Les futures interdictions de circulation dans les zones à faibles émissions mobilité (ZFE-m). Les zones à faibles émissions mobilité (ZFE-m) ont pour objectif de réduire la pollution atmosphérique dans les zones denses les plus polluées.
Interdiction de circulation à compter de 2030 dans la métropole du Grand Paris.
Interdictions de circulation non connues à ce jour dans les autres zones à faibles émissions mobilité (ZFE-m).
La première ZFE de France (ville de Paris) a été adoptée en 2015.
Lors de la Loi d'Orientation des Mobilités (LOM) votée en 2019, la France comptait 10 ZFE, certaines existantes et d'autres en devenir.
Alors qu'elles ne concernaient initialement qu'une ville, les ZFE s'étendent désormais aux communes avoisinantes.
C'est ainsi que la ZFE du Grand Paris touche la capitale et 79 communes, la ZFE Métropole Lilloise concerne 11 communes, la ZFE Grenobloise va concerner 26 communes, la ZFE Lyonnaise va s'étendre sur 4 communes (58 communes plus tard) et la ZFE de Rouen-Normandie a été étendue à 12 communes de la métropole.
Au 1er janvier 2023, les Zones à Faibles Emissions mobilité (ZFE-m) concernent Aix-Marseille-Provence, Grenoble-Alpes-Métropole, Métropole de Lyon, Montpellier, Nice, Métropole du Grand Paris, Communauté urbaine du Grand Reims, Métropole Rouen-Normandie, Saint-Étienne, Eurométropole de Strasbourg, Toulon Provence Méditerranée, Toulouse Métropole.
Les Zones à Faibles Emissions mobilité (ZFE-m) se multiplient sous la contrainte de l'exécutif pour respecter les normes européennes en matière d'émissions de gaz à effet de serre.
Les interdictions de circulations en vigueur en janvier 2023 dans les Zones à Faibles Emissions mobilité (ZFE-m):
ZFE Métropole du Grand Paris : les véhicules Crit'Air 4, 5, et NC sont interdits
ZFE Métropole de Lyon : les véhicules Crit'Air 5, et NC sont interdits
ZFE Grenoble-Alpes-Métropole : les véhicules utilitaires Crit'Air 3, 4, 5 et NC sont interdits
ZFE Aix-Marseille-Provence : interdiction des véhicules Crit'Air 5
ZFE Toulouse Métropole: les véhicules Crit'Air 4, 5, et NC sont interdits
ZFE Métropole Rouen-Normandie : les véhicules Crit'Air 4, 5 et NC sont interdits
ZFE Communauté urbaine du Grand Reims : les véhicules Crit'Air 4, 5 et NC sont interdits
ZFE Saint-Étienne : les véhicules utilitaires Crit'Air NC sont interdits
ZFE Eurométropole Strasbourg: les véhicules Crit'Air 5 et NC sont interdits
ZFE Montpellier Méditerranée Métropole: les véhicules Crit'Air 5 et NC sont interdits ainsi que les véhicules utilitaires Crit'Air 4
ZFE Métropole Nice Côte d'Azur: les véhicules Crit'Air 5 et NC sont interdits ainsi que les véhicules utilitaires Crit'Air 4
Initialement réservé à 11 métropoles françaises, il est prévu que le dispositif d'interdiction de circulation des véhicules jugés les plus polluants dans un périmètre défini soit étendu à toutes les agglomérations de plus de 150 000 habitants d'ici à 2025.
D'ici 2025, il y aura 43 Zones à Faibles Emissions mobilité (ZFE-m) en France.
Tous les automobilistes Français seront concernés par les Zones à Faibles Emissions mobilité (ZFE-m) à partir de 2025. Ca peut sembler loin, mais c'est dans moins de deux ans. Demain pratiquement.
La loi Climat et Résilience votée en 2021 prévoit que seuls les véhicules porteurs d'une vignette Crit'Air verte, 1 ou 2 pourront circuler dans les Zones à Faibles Emissions mobilité (ZFE-m) à compter du 1er janvier 2025.
L'intérêt économique du carburant Superéthanol-E85 réside exclusivement dans une moindre taxation. Le Superéthanol-E85 étant plus propre que le carburant essence, il est nettement moins taxé.
Fiscalité des carburants (source : www.bioethanolcarburant.com):
• SP95 et SP98 (E5) 68,29
ct€/l
• SP95-E10 66,29 ct€/l
• Gazole B7 : 59,40 ct€/l
• Superéthanol-E85 : 11,83 ct€/l
Limite : Les gros rouleurs habitués au carburant Diesel constateront à l'utilisation un surcoût lié à la différence de consommation entre le carburant Superéthanol-E85 et le Diesel.
Le carburant Superéthanol-E85 permet une économie à la pompe de 338 euros pour 10 000 km parcourus avec un véhicule essence consommant 7 litres aux 100 km (par rapport au SP95-E10) en raison d'une fiscalité des carburants favorable (Coût des 10 000 kilomètres avec du SP95-E10: 971 euros,
Coût des 10 000 kilomètres avec de l'essence: 1 309 euros).