Le
véhicule électrique se distingue du véhicule thermique par
l'absence
d'émissions de polluants (dioxydes d'azote et particules) en roulant. Cela
permet indéniablement une
amélioration de la qualité de l'air en milieu urbain.
La réduction des
émissions polluantes à l'usage est significative.
Cela étant, le bilan environnemental du véhicule électrique ne s'arrête pas là.
Tout d'abord,
le phénomène d'abrasion des pneus, des revêtements routiers et
des freins, concernent tous les véhicules, qu'ils soient à moteurs thermiques
ou à moteurs électriques. Et le phénomène est loin d'être marginal. L'abrasion
des pneus, des revêtements routiers et des freins serait responsable de 41% des
particules fines émises par le trafic routier francilien.
De plus, si le véhicule électriques est zéro émission à l'usage (hormis le
phénomène d'abrasion à l'usage),
l'impact sur le climat d'un véhicule électrique
se situe principalement lors de la phase de production (75%).
Les émissions des gaz à effet de serre associées sont dues d'une part à la
fabrication du véhicule (carrosserie, production d'acier, de plastiques) et d'autre
part à celle de la
batterie. Pour la batterie, les émissions sont associées à
l'énergie consommée pour extraire, épurer et transformer les ressources minérales
qui servent à la production des cellules de la batterie (ensemble d'anodes et
de cathodes).
Le bilan écologique global des
véhicules électriques est ainsi largement
dépendant du
recyclage des batteries usagées issues des véhicules électriques.
Aujourd'hui,
les pollutions générées par l'extraction des matériaux et la
criticité de certaines ressources minérales posent question.
Par ailleurs, les atouts environnementaux du véhicule électrique sont
intrinsèquement liés aux
modalités de production de l'électricité utilisée pour
rouler.
En prenant en compte les différentes étapes du cycle de vie,
« de sa production
à sa déconstruction », aujourd'hui, les
citadines et les
berlines électriques
chargées
en France,
ont une contribution au changement climatique 2 à 3 fois inférieure
à celle des véhicules thermiques. Il convient d'ajouter à ce bilan positif
les
déchets radioactifs générés par la production d'électricité à partir de l'énergie
nucléaire.
En 2016, sur la base de l'analyse de cycle de vie réalisée par la Fondation
pour la nature et l'homme, une
citadine électrique émet en moyenne 63% de moins
de gaz à effet de serre qu'une citadine essence. Une berline électrique émet en
moyenne 44% de moins qu'un véhicule diesel de la même gamme.
Mais en la matière, ce qui est vrai en France du fait
du poids de l'électricité
d'origine nucléaire ne l'est pas dans d'autres pays, y compris des pays
frontaliers, comme l'Allemagne ou la Suisse.
Les
externalités associées (émissions de polluants, émissions de gaz à effet de
serre, production de déchets radioactifs) à la production de l'électricité
utilisée pour recharger les batteries des
voitures électriques influent
fortement sur le bilan environnemental d'une
voiture électrique.
L'empreinte carbone des véhicules électriques varie notamment en fonction du
contenu carbone de l'électricité consommée.
Le contenu carbone est défini par un facteur d'émission qui peut varier de
quelques dizaines de g CO2/km pour l'électricité d'origine renouvelable (78 g
CO2/km pour le solaire, 22 g CO2/km pour l'éolien) à 430 g CO2/km pour le gaz
ou plus de 1 kg de CO2 pour le charbon.
Si l'électricité qui alimente la batterie a été produite dans des centrales
fonctionnant aux énergies fossiles, l'impact environnemental du véhicule électrique
sera significativement plus élevé, le bilan pouvant être même très négatif par
rapport au véhicule thermique .
A l'inverse, un mix électrique reposant sur les énergies renouvelables permet
de réduire l'impact environnemental de la voiture électrique.
Source: Fondation pour la nature et
l'homme / Rapport technique de novembre 2017 "Quelle contribution du
véhicule électrique à la transition écologique en France ?"