En 3 ans, le
prix des voitures d'occasion a bondi en moyenne de 43,7 % (« Les
prix des véhicules d'occasion ont flambé de 43,7% depuis 2020 » (Le Figaro, janvier 2023).
Selon les experts, la crise de production des véhicules neufs a eu pour effet d'assécher le marché
automobile.
Dans ce contexte, la vigilance est de mise quand on souhaite
acheter une auto de seconde main auprès d'un particulier.
Les
escroqueries sont partout et diverses, tant en nombre que dans leur forme.
Les professionnels les plus aguerris ont parfois du mal à détecter les
vices cachés.
Afin de sensibiliser les automobilistes, Carly a dressé la liste des arnaques et problèmes graves les plus souvent rencontrés par ses outils de diagnostic, en France comme dans le reste de l'Europe.
Méthodologie suiviePour mener à bien cette étude sur le parc
auto de seconde main, la société Carly s'est appuyée sur trois des fonctionnalités de ses outils de diagnostic automobile : l'outil Diagnostic lors de l'achat (analyse de l'état de santé du véhicule et détection d'éventuels problèmes), l'outil Vérification des véhicules d'occasion (analyse du compteur et de la vitesse moyenne) et l'outil Analyse de la Batterie.
Au travers de ces outils, des millions de données issues des unités de contrôle électronique (UCE) sur plus de 100 000 véhicules sur le marché français ont été analysées sur une période d'un an entre janvier 2022 et janvier 2023.
A l'échelle européenne, 1.2 million de véhicules ont ainsi été passés au crible, en Belgique, Italie, Grande Bretagne et Allemagne.
Résultats- 12% des véhicules d'occasion vendus en France ont fait l'objet d'une
altération du compteur kilométriqueInvisible à l'œil nu et facile à mettre en œuvre, l'escroquerie consiste à baisser le nombre de kilomètres enregistrés par le compteur afin de gonfler le prix de revente de la
voiture. Un véhicule dont le compteur est trafiqué peut voir son prix de vente grimper jusqu'à 25 %.
Méconnue du grand public, la fraude au compteur kilométrique est extrêmement répandue sur le marché de l'occasion. Sur les 35 000 véhicules analysés par l'outil Vérification des
voitures d'occasion de Carly, 12 % présentaient un compteur falsifié.
La situation n'est guère plus enviable dans le reste de l'Europe : 17 % du parc
auto d'occasion à l'échelle de l'Europe est concerné par la fraude au compteur, d'après l'étude conduite par Carly.
Dans le détail, la Belgique est le territoire le plus touché (16 %). Un chiffre alarmant quand on sait que le pays a mis en place un dispositif officiel dit Car-Pass pour valider le relevé kilométrique des véhicules d'occasion et lutter contre la fraude au compteurs trafiqués.
Arrivent ensuite la France et l'Italie (ex aequo à 12 %), juste devant la Grande-Bretagne (11 %) et l'Allemagne (9 %).
-Les
SUV mauvais élèves
L'ampleur de la fraude au compteurs trafiqués varie en fonction des pays mais aussi des modèles de véhicules. Tout en haut du podium, on retrouve ainsi les SUV qui regroupent 16 % des modèles trafiqués. Ils sont suivis par les marques de
classe moyenne supérieure (15 %), de
classe supérieure (12 %) et de classe moyenne (12 %). Les voitures de sport (10 %), les petites voitures et les classes
compactes (9%) ferment la marche.
-7% des véhicules d'occasion présentent
au moins un défaut graveLors de l'achat d'un
véhicule d'occasion, il est difficile pour un particulier de détecter d'éventuels défauts ou dommages graves. Ces problèmes ne relèvent pas nécessairement du vice caché, mais ils peuvent empêcher un usage normal du véhicule. Et ils sont nombreux.
En France, 7 % des
autos inspectées via l'outil Diagnostic de Carly ont présenté un grave défaut.
Au niveau européen, le chiffre atteint les 10 %.
Le phénomène est particulièrement marqué dans les pays frontaliers à la France. C'est particulièrement vrai pour la Grande-Bretagne (16 %), la Belgique (12 %) et l'Allemagne (10 %). L'Italie s'en sort mieux (6 %).
Attention, quand on veut acquérir un bolide de l'autre côté de la frontière.
-38% des problèmes sont liés à l'
électroniqueAvec la multiplication des
équipements électroniques et connectés, les voitures sont devenues de des ordinateurs sur quatre roues.
Les constructeurs
automobiles ne cessent d'enrichir leurs voitures en introduisant des équipements et des technologies, qui finissent par contrôler l'intégralité du véhicule, ou presque, de ses fonctions de base (moteur, freinage, ABS, airbag) jusqu'aux outils d'information et de divertissement.
Si ces équipements facilitent la vie des automobilistes, et contribuent à assurer le confort à bord et la sécurité du véhicule, ils sont aussi la source de nombreuses pannes ou défaillances.
38 % des problèmes détectés sont ainsi directement imputables à l'électronique. En particulier au systèmes de gestion de batterie (BMS) et au Bus CAN (Controller Area Network), qui permet à plusieurs unités de commande électronique de communiquer entre eux.
- 42 % des problèmes sont dus à des
questions mécaniquesAu-delà de l'électronique, la mécanique représente 42% des problèmes identifiés par Carly.
Parmi les défauts les plus souvent rencontrés en France :
-> Les problèmes liés au système de carburant et à l'échappement (combustion pauvre/riche ; ratés d'allumage du moteur) ;
-> Les problèmes liés au système de refroidissement du moteur (lubrification/huile insuffisante du moteur) ;
-> Les problèmes de chauffage et de climatisation ;
-> Les problèmes de roues et de freins.
Source : étude Carly sur le parc auto d'occasion (manipulations et problèmes graves les plus courants sur les véhicules de seconde main)
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