Selon une analyse de l'organisation non gouvernementale Transport &
Environnement (T&E), les
voitures alimentées par des
carburants de synthèse (e-fuels) n'émettraient que
61 g de CO2 au km « du puits à la roue » (well-to-wheel) en 2035. A titre de comparaison, une
voiture à essence du segment C émettrait
204 g de CO2 au km du puits à la roue en conditions réelles en 2035.
L'organisation Transport & Environment (T&E) promeut un système de transport décarboné en 2050 abordable pour tous.
L'organisation non gouvernementale Transport & Environnement (T&E) a calculé les
émissions de CO2 « du puits à la roue » (well-to-wheel) des carburants de synthèse (e-fuels).
Les
émissions de CO2 « du puits à la roue » (well-to-wheel) des e-fuels
intègrent l'ensemble des émissions générées par la production, la distribution et l'utilisation du carburant.
L'analyse montre que les voitures alimentées aux e-fuels émettraient 61 g de CO2 au km en 2035 en appliquant le
critère plus faible de 70 % de neutralité carbone, prévu par la législation européenne sur les énergies renouvelables (dite RED III).
A partir de 2035, toutes les
voitures neuves vendues dans l'Union Européenne ne pourront plus émettre de CO2 à l'échappement.
L'Union Européenne s'apprête à accorder une
dérogation aux voitures fonctionnant avec des carburants de synthèse.
D'où l'intérêt de l'organisation non gouvernementale Transport & Environnement (T&E) pour (ou plus exactement contre) les e-fuels, alors que l'industrie pétrolière œuvre pour que les carburants de synthèse soient autorisés par dérogation au-delà de 2035.
Les carburants de synthèse (e-fuels) ont l'immense avantage d'être
compatibles avec de les motorisations Euro 6 produites depuis 2014 et de
permettre une diminution significative des émissions des véhicules circulants sans renouvellement de la totalité des véhicules thermiques en circulation.
En d'autres termes, les carburants de synthèse permettraient aux ménages modestes motorisés de pouvoir continuer à rouler sans être dans l'obligation de renouveler un véhicule à motorisation thermique abordable par un
véhicule électrique inaccessible. Cela permettrait également de
ne pas mettre à la casse des millions de véhicules de plus de 10 ans possédés par de nombreux ménages modestes.
Pour être totalement neutres en carbone, les carburants de synthèse devront être produits en utilisant du CO2 capturé dans l'air, afin de compenser les émissions générées lorsque le carburant est brûlé dans le moteur.
Si les carburants de synthèse sont potentiellement neutres en carbone,
ils émettent des polluants atmosphériques, notamment du dioxyde d'azote et des particules cancérigènes.
Les tests de l'organisation non gouvernementale Transport & Environnement (T&E) auraient montré que les voitures thermiques alimentées par des e-fuels émettent autant d'oxydes d'azote (NOx) que les moteurs à combustibles fossiles (environ 22 mg/km) et beaucoup plus de monoxyde de carbone et d'ammoniac.
Les e-fuels sont plus chers à produire que les carburants fossiles à ce jour. Faire le plein d'essence de synthèse coûterait plus cher aux
conducteurs que de faire le plein d'une
voiture fonctionnant à l'essence fossile. Cela dépendra néanmoins du
prix du baril de pétrole et des progrès technologiques de l'industrie pétrolière sur les carburants de synthèse.
A titre de comparaison, les
véhicules électriques (zéro émission locale) émettraient
13 g de CO2 au km « du puits à la roue » (well-to-wheel), soit 5 fois moins de CO2 que les voitures roulant aux e-fuels, en tenant compte de l'évolution du mix électrique européen et en faisant l'hypothèse d'une distance totale parcourue au cours de la
durée de vie du véhicule électrique de 225 000 km,
soit une durée supérieure de près de 30 pour cent à la garantie constructeur relative à la batterie haute tension.
En France, les émissions tomberaient à 3 g de CO2 au km, en raison d'un mix fortement décarboné.
Hypothèses retenues pour le graphique et les calculs de Transport & Environnement (T&E): Voiture à essence: voiture du segment C conduite en 2035 émettant 204 g de CO2 au km (du puits à la roue, et en conditions réelles).
Voiture alimentée par e-fuel : Même voiture que précédemment, avec une réduction de 70 % des émissions de CO2 par rapport à l'essence conventionnelle, conformément à la méthodologie RFNBO de la directive européenne sur les énergies renouvelables. La réduction des émissions du puits à la roue est obtenue par le piégeage du carbone.
Voiture électrique : voiture du segment C, intensité moyenne du carbone du réseau électrique européen. Efficacité énergétique : 16,3 kWh/km pour le véhicule électrique. La distance totale parcourue au cours de la durée de vie est de 225 000 km. Pour plus de détails, l'analyse de cycle de vie pour la voiture électrique se trouve sur le site transenv.eu/lca
Source: Transport & Environnement (T&E)
Image par ReneSchulze1984 de Pixabay