Le
paquet législatif pour le climat « Fit for 55 » de la Commission Européenne vise la
décarbonation de toute la mobilité routière.
A ce titre, le paquet législatif pour le climat « Fit for 55 »
entraîne de fait l'interdiction de la vente des voitures particulières et des utilitaires légers à moteurs thermiques à partir de 2035, au motif qu'ils ne sont pas « zéro émission de
CO2 » au pot d'échappement.
Un dispositif concernant les camions et les bus est en cours de discussion.
Le transport aérien se trouve dans une dynamique différente en raison du caractère jugé moins mature de la technologie.
La réglementation « Fit for 55 » repose
sur le caractère mature de la technologie électrique à batterie pour les voitures particulières.
On peut légitimement s'interroger sur la maturité de la technologie électrique à batterie en 2023.
Et malgré les multiples incitations et obligations à passer à l'électromobilité,
force est de constater que la technologie électrique à batterie n'est pas mature en 2023.
L'
innovation est permanente en matière d'électromobilité.
Et des
innovations de rupture sont en vue sous 5 ans.
Explications:1/ La vitesse des progrès réalisés par la technologie électrique est spectaculaire.En 2010, la
mini-citadine Peugeot iOn électrique (au
prix catalogue de 35 350 euros) offrait une autonomie en cycle standard européen NEDC de 150 kilomètres.
En 2020, la
citadine Peugeot e-208 (au prix catalogue de 32 100 euros) offrait une autonomie en cycle standard européen NEDC de 450 kilomètres.
La vitesse de l'innovation technologique de la motorisation électrique a conduit à une autonomie multipliée par 3 sur une période de 10 ans.
Sur une période plus courte, le rythme du progrès technologie est encore plus spectaculaire. Il touche l'autonomie de la batterie et le temps de la recharge électrique de la batterie.
En 2011, la
Nissan Leaf était vendue au prix de 35 990 euros avec une autonomie de 175 km selon la norme NEDC. Une recharge de douze heures sur une prise standard permettait de parcourir 175 km.
En 2019, la
Nissan Leaf (version 40 kWh 150 ch) était vendue au prix de 36 400 euros avec une autonomie WLTP de 270 km. La
batterie lithium-ion d'une capacité de 40 kWh se recharge en 21 heures sur une prise domestique 220V ou en 7 heures sur une prise de 6,6 kW sur une wallbox 32A. Sur une borne de recharge de charge rapide de 50 kWh, il faut 40 minutes à la batterie de la Leaf électrique pour disposer de 80% de sa capacité. La Nissan Leaf reçoit en standard sur toutes les versions un chargeur de 6,6 kW, un câble de 6 mètres pour recharge sur une prise domestique 220V et un câble 32A de 6 mètres pour recharge sur une wallbox 32A.
2/ Des avancées technologiques majeures sont en cours.Le seuil des 1 000 kilomètres d'autonomie est en vue. Le rythme spectaculaire du progrès technique de la
voiture électrique ne va pas se poursuivre éternellement, mais des avancées technologiques majeures sont en cours sur les batteries (autonomie, puissance de charge, vitesse de recharge, prix).
Toyota mène des travaux de développement dédiés aux batteries à électrolyte liquide, qui sont celles les plus fréquemment utilisées sur les
véhicules électriques à batterie à l'heure actuelle, afin d'améliorer leur densité énergétique, leur compétitivité et leur vitesse de charge.
Trois nouvelles technologies de batterie à électrolyte liquide associant une puissance supérieure, une autonomie accrue, une charge plus rapide et un
coût réduit sont attendues à partir de 2026 chez Toyota.
La durabilité des batteries progresse.Les batteries haute tension sont couvertes à hauteur d'une capacité d'au moins 70 % par la garantie constructeur jusqu'à 8 ans ou 160 000 kilomètres.
La batterie haute tension Toyota bénéficie d'une garantie à hauteur d'une capacité d'au moins 70 % pendant 10 ans ou 1 million de kilomètres parcourus sous réserve d'un bilan de santé annuel dans le réseau après-vente de Toyota (programme d'extension de garantie de la batterie).
3/ Des ruptures technologiques sont programmées dans les cinq ans qui viennent.Des
batteries à électrolyte solide offrant une autonomie de 1 000 km sont programmées pour une production en série par Toyota d'ici 2027-2028.
La première batterie à électrolyte solide de Toyota devrait permettre un temps de charge rapide de 10 à 80% de 10 minutes maximum.
4/ Le prix moyen des véhicules électriques à batterie va fortement baisser.En 2023, le prix moyen des véhicules électriques en France est supérieur à 40 000 euros.
La batterie haute tension représente à elle seule entre un tiers et 40% du prix du véhicule électrique.
Hors des baisses de prix très significatives du coût de fabrication des batteries de traction sont prévues.
La batterie Entrée de gamme Toyota repose sur la technologie de structure bipolaire mise au point par Toyota et appliquée à ses batteries NiMh destinées aux
véhicules hybrides, à laquelle s'ajoute l'emploi du phosphate de fer lithié (LiFePO). Le phosphate de fer lithié (LiFePO) est un matériau peu coûteux qui sert de matériau principal.
La batterie Entrée de gamme Toyota devrait réduire les coûts de 40% par rapport au Toyota bZ4X électrique lancé en 2023.
Par ailleurs, après avoir lancé des véhicules électriques de gamme moyenne et supérieure, les constructeurs
automobiles européens travaillent sur des véhicules électriques de gamme inférieure.
Les
annonces de véhicules électriques à partir de 25 000 euros se sont multipliées au cours des derniers mois chez
Citroën,
Fiat,
Hyundai,
Kia,
Opel,
Skoda,
Volkswagen, etc.
Conclusion:L'augmentation significative de l'autonomie, la diminution importante du temps de la charge rapide et la réduction importante des coûts de production attendues d'ici 2027-2028 attestent du manque de maturité de la technologie du véhicule électrique à batterie en 2023.
Il est vraisemblable qu'une
voiture électrique achetée en 2023 sera techniquement obsolète sous 4 à 5 ans (autonomie, temps de charge, prix).
L'
obsolescence programmée de la technologie électrique va
bloquer la revente en occasion des véhicules électriques achetés avant 2027-2028 et générer de
très fortes pertes de valeur tant des propriétaires que des distributeurs automobiles.
Tout cela est le prix d'une décision politique visant à imposer la décarbonation de toute la mobilité routière dans des délais qui ne tiennent pas compte de la réalité de l'industrie
automobile.
C'est le prix de la révolution industrielle « zéro carbone » qui est devant l'industrie automobile.