Si la
conduite automatisée est déjà bien établie dans le secteur du transport ferroviaire et de l'aviation, elle n'en est encore qu'à
son tout début dans le transport automobile.
Malgré le
rythme des annonces des différents intervenants et les
fonctions techniques d'assistance à la conduite déjà développées, la
question de la faisabilité de la conduite automobile automatisée reste ouverte, tant au niveau technique qu'économique.
Son
acceptation sociale reste également à démontrer dans les faits et dans la durée. La conduite automatisée devra démontrer qu'elle
apporte un réel plus à l'automobiliste, qu'elle
reste économiquement abordable pour l'automobiliste et le contribuable et qu'elle est
totalement sûre, et ce pour tous les usagers de la route.
Par ailleurs, les
motivations contraires et les
contraintes budgétaires (publiques et privés) des
différents acteurs impliqués (constructeurs
automobiles, équipementiers, pouvoirs publics, assureurs, entreprises de services, sociétés d'autoroutes.....) pourraient ralentir son déploiement.
Pour
piloter le déploiement technique de la conduite automobile automatisée, une
échelle à cinq niveaux a été mise au point dans le domaine de l'ingénierie automobile mondiale.
Cette échelle à cinq niveaux visant à définir la conduite automatisée a été élaborée par l'agence de normalisation américaine SAE International.
À quoi correspond cette échelle à cinq niveaux?
Elle couvre les différentes phases de la conduite automatisée, de l'assistance à la conduite à l'automatisation complète de la conduite.
Niveau 1 : Assistance à la conduite
Le système est capable de prendre en charge soit la surveillance longitudinale, soit la surveillance latérale du véhicule. Il aide le conducteur, qui reste néanmoins responsable et doit être prêt à reprendre le contrôle immédiatement, le cas échéant.
Le régulateur de vitesse Adaptive Cruise Control (ACC) d'
Audi est un exemple de système de niveau 1.
Niveau 2 : Automatisation partielle
Dans certaines situations, le conducteur peut déléguer au système la surveillance longitudinale et latérale du véhicule de façon permanente, mais il doit garder un œil sur le système à tout moment et reprendre le contrôle lorsque cela est nécessaire. Le conducteur conserve la responsabilité de la conduite.
L'assistant embouteillages d'Audi est un exemple de système de niveau 2. Il prend en charge le freinage et l'accélération de la
voiture en conditions de circulation lente jusqu'à 65 km/h, ainsi que la direction sur les meilleures routes.
Niveau 3 : Automatisation conditionnelle
Le conducteur n'a pas besoin de surveiller en permanence les abords du véhicule et peut se lancer dans d'autres activités proposées par l'équipement embarqué. Le système reconnaît de façon autonome ses propres limites dans la circulation, c'est-à-dire le moment où les conditions de circulation ne sont plus compatibles avec l'éventail de ses fonctions. Dans ces cas-là, le véhicule invite le conducteur à reprendre la conduite au moyen d'une alerte envoyée plusieurs secondes à l'avance.
Le traffic jam pilot de la
nouvelle Audi A8 répond à ces critères de niveau 3.
Niveau 4 : Forte automatisation
Les systèmes de niveau 4 n'exigent aucune assistance de la part du conducteur, mais leurs fonctions sont limitées à une zone spécifique, par exemple une autoroute ou un parc de stationnement. Dans ces situations, le conducteur peut entièrement transférer la conduite au système. Le conducteur n'est obligé de reprendre la conduite que lorsque le véhicule quitte cette zone conçue pour la conduite hautement automatisée. Si le conducteur ne réagit pas, le système adopte une position de sécurité en s'arrêtant sur la bande d'arrêt d'urgence.
Les taxis robot dans les centres-villes sont un exemple de ce système. Ils prennent en charge l'intégralité de la conduite sur une plage de vitesse restreinte et un trajet limité.
Niveau 5 : Automatisation complète
Le véhicule assume entièrement les contrôles latéraux et longitudinaux. Les systèmes de niveau 5 n'ont jamais besoin de l'aide du conducteur. Les éléments de contrôle comme le volant ou les pédales ne sont plus nécessaires.
Un taxi robot au champs d'action illimité pourrait constituer un exemple de ce système de Niveau 5.
Dans le domaine de la conduite pilotée et de la conduite automatisée conditionnelle, les développeurs s'efforcent de rapidement étendre le champ d'application des niveaux 3 et 4. L'objectif étant d'offrir aux
conducteurs autant de temps et de liberté que possible.
Le niveau 5 semble à ce stade nettement plus lointain et encore incertain en matière de faisabilité.