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Une circulation en convoi sur autoroute derrière un véhicule meneur
Un nouveau projet de l'Union européenne, appelé Sartre, a été lancé en septembre 2009 dans le but de concevoir et de tester une technologie permettant la circulation de véhicules se conduisant tout seuls en convoi sur les autoroutes.
Le projet Sartre pour « Safe Road Trains for the Environment » (Convois routiers sûrs et respectueux de l'environnement) a pour objectif d'encourager un changement radical du transport en voitures via le développement de convois routiers.
Ce projet vise à améliorer le trafic routier, diminuer les temps de trajet, offrir un plus grand confort aux automobilistes, diminuer le nombre d'accidents et réduire les consommations et les émissions de CO2.
Le principe peut paraître à la fois séduisant et utopique. A l'entrée de l'autoroute, vous rejoignez plusieurs autres voitures avant de vous lancer en convoi à vitesse de croisière sur l'autoroute, à quelques centimètres les uns des autres. Après quelques minutes de circulation en convoi, vous pouvez lâcher le volant et passer votre temps à faire autre chose que conduire.
L'idée est que chaque convoi routier a à sa tête une voiture meneuse. Le véhicule meneur est conduit par un conducteur expérimenté connaissant parfaitement le parcours. Ce pourrait être un taxi, un autobus ou un camion. Chaque convoi routier sera composé de six à huit voitures.
Lorsque l'une des voitures s'approche de sa destination, son conducteur reprend le contrôle du véhicule, quitte le convoi par le côté et poursuit sa route. Pendant ce temps, les autres véhicules formant le convoi comblent l'écart et poursuivent leur chemin.
Les chercheurs et les ingénieurs considèrent que ces convois routiers pourraient devenir réalité d'ici une décennie.
Les premiers prototypes équipés de cette technologie seront testés à partir de 2011. Ils seront munis d'un système de navigation et d'un émetteur/récepteur communiquant avec un véhicule meneur.
Différents prototypes seront mis au point et testés afin de garantir l'utilisation sûre d'un système de convois de voitures sur des réseaux routiers non-modifiés en complète interaction avec des véhicules traditionnels.
L'avantage de ces convois routiers est de permettre aux conducteurs de s'occuper à autre chose qu'à la conduite. Pour les partenaires du projet Sartre, le convoi routier est plus sécurisant et réduit l'empreinte environnementale grâce à une réduction des consommations de l'ordre de 20% du fait de la réduction de la traînée aérodynamique.
Le projet Sartre a démarré en septembre 2009 et durera trois ans. Il rassemble plusieurs partenaires, le SP Sveriges Tekniska Forskningsinstitut (un institut suédois de recherches techniques), Ricardo plc (un fournisseur indépendant de technologie et un consultant stratégique dans les domaines du transport mondial et des énergies propres), le Centro Tecnológico Robotiker-Tecnalia (un fournisseur spécialisé en recherche et développement), IDIADA (un partenaire de l'industrie automobile qui propose des solutions complètes de développement de projets à l'échelle mondiale), l'Institut für Kraftfahrzeuge der RWTH Aachen University (IKA) (l'institut de recherche automobile de l'Université d'Aix-la-Chapelle), et Volvo.
« Le projet Sartre rassemble un mélange unique de technologies, de compétences et d'expertise issues à la fois de l'industrie et du monde universitaire européens dans le but d'encourager le développement de convois routier sûrs et efficaces sur le plan environnemental, » explique Tom Robinson, de Ricardo UK Ltd, coordinateur du projet Sartre. « Grâce à une mise en œuvre au niveau des voitures elles-mêmes, Sartre vise à exploiter l'énorme potentiel des convois routiers, tant en matière de sécurité que d'environnement, sans qu'il faille modifier en profondeur l'infrastructure routière. »
« Je comprends très bien que beaucoup de gens considèrent cette idée comme une utopie, » avoue Erik Coelingh, directeur technique de la branche Systèmes de sécurité active chez Volvo. « Pourtant, ce genre de conduite autonome n'exige aucune technologie magique ni aucun investissement en infrastructure. L'axe de recherche a été mis sur le développement et l'adaptation de matériels qui existent déjà. De toute façon, il nous incombe de mener à bien des essais complets afin de satisfaire nos exigences les plus élevées en matière de sécurité. »