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Petit rappel historique de l'arrivée des voitures chinoises sur le marché européen.
L'arrivée des constructeurs automobiles chinois n'est pas un phénomène récent. En réalité les deux marques qui ont les résultats les plus impressionnants sont celles qui observent le marché européen depuis très longtemps :
- MG dont l'actionnaire SAIC a repris en 2005 l'ensemble que BMW n'a pas gardé des actifs de British Leyland, repris en 1995 (BMW a développé Mini, Rolls Royce, Bentley revendu ensuite à Audi)
- Geely qui a racheté Volvo à Ford en 2010, puis 10% de Mercédès Benz en 2018, imité fin 2021 par BAIC qui prend une part un peu supérieure à Geely.
Ils ont une fenêtre ouverte sur l'Europe, depuis plus de 10 ans et une connaissance approfondie et ancienne du marché automobile Européen.
A eux deux ils réalisent 90% des ventes de véhicules électriques chinois à travers leurs marques.
SAIC s'installe en Europe avec MG mi 2019 et lance la marque en France en 2020 avec 1 modèle la MG ZS.
En 2023 MG vend plus de 230 000 véhicules en Europe à plus de 90% en full electric et avec la gamme la plus vaste du marché avec la MG ZS, la MG4, la MG5, le Marvel et s'apprête à aborder le marché le plus important, celui des full hybrides (HEV) avec la MG3 avec des ambitions de volumes très importantes.
Dans le véhicule utilitaire, SAIC lance Maxus à peu près à la même époque et en 2022 en France et est actuellement le seul constructeur de véhicules utilitaires électriques chinois, présent en Europe.
Geely de son côté a lancé Lynk&Co en 2021, Polestar en abonnement mensuel libre en 2020 et débute avec Zeekr avec une stratégie à la Tesla de distribution directe à travers ses propres succursales
D'autres marques chinoises ont été lancées en Europe, avec une couverture géographique limitée (en général Europe du Nord) Nio, Xpeng, Seres, à l'exception de Aiways représenté dans 17 pays, qui connait un trou d'air actuellement.
Plus récemment en 2023, BYD leader mondial avec Tesla des BEV s'est déployé en Europe avec de grandes ambitions et a annoncé la construction d'une usine en Hongrie.
De nombreux autres constructeurs s'apprêtent à rentrer sur le marché européen et attendent les éventuelles modifications de droits de douane pour adapter leur stratégie, ou précipitent leur arrivée avec des parcs pleins sur les principaux pays européens.
Et si l'on ajoute les véhicules électriques de constructeurs occidentaux fabriqués et importés de Chine (BMW iX3, Citroën C5-X, Cupra Tavascan, Dacia Spring, Honda e:ny1, Lynk & Co 01, Volvo EX30, Lotus Eletre, Mini Cooper électrique, smart #1, smart #3....), la part des importations chinoises atteint 5% en 2023, dont la moitié pour des fabrications pour le compte de constructeurs Européens.
Fin 2023, il y avait un peu plus de 40 marques automobiles proposant des véhicules électriques en France, en Chine au même moment plus de 120.
L'offre de véhicules électriques chinois amène de ce point plus de choix au consommateur européen, un choix de véhicules à la technologie éprouvée et reconnue comme fiable et aboutie.
Le premier véhicule électrique vendu en Chine l'a été en 2008, le premier véhicule électrique vendu en France, la Zoé, dont Renault a arrêté la fabrication en 2024 après 440 000 véhicules vendus, l'a été en 2012. Du point de vue chronologique la Chine dispose d'une avance d'au moins quatre ans sur les producteurs Européens.
Le plan stratégique MIC 2025 (Made in China 2025) fixait en 2013 comme objectif que les constructeurs chinois représentent 70% des véhicules à nouvelle énergie (NEV) en 2022 et 80% en 2025.
A la faveur de ce plan, la Chine a investi toute la chaine de valeur de la voiture électrique, de l'achat et l'exploitation de mines de terres rares nécessaires à la fabrication de batterie, aux usines de raffinage, fabrication de batteries, de moteurs, de chaines de tractions, à l'assemblages de voitures.
C'est déjà le cas et BYD est devenu premier constructeur en Chine en 2023, devant le groupe Volkswagen qui a perdu 1 million de ventes entre 2019 et 2022, et ne représente que 2,5% du marché des véhicules électriques en Chine.
Les constructeurs Européens annoncent qu'en 2026 ou 2028, le prix d'un véhicule électrique sera équivalent à sa version thermique, c'est déjà le cas en Chine, le plus gros marché mondial avec 23 millions (Europe 13 millions, Etats-Unis 14 millions) de véhicules électrifiés (BEV) à 25% et à 50% en ajoutant les véhicules hybrides (HEV), véhicules hybrides rechargeables (PHEV) et autres véhicules électriques à prolongateur d'autonomie (EREV - Extended Range Vehicle).
Les consommateurs Chinois profitent donc de l'effet d'échelle de l'énorme marché chinois pour acheter des véhicules électriques à partir de 11 000 euros hors subventions. La Chine a d'ailleurs supprimé les subventions à l'achat fin 2022.
Tribune de Serge Cometti Expert Electromobilité, Importateur de 3 marques de BEV en France