La mortalité routière a progressé de 2,4% en 2015

Selon les chiffres provisoires communiqués par le Ministre de l'Intérieur, le nombre de morts sur les routes a progressé de 2,4% en 2015 par rapport à 2014.

Selon les estimations de l'ONISR (Observatoire national interministériel de la sécurité routière), le nombre de morts sur les routes en 2015 serait de 3 464 personnes, pour 3 388 en 2014, soit 80 décès supplémentaires par rapport à 2014 (dont 43 femmes, hommes et un enfant le 23 octobre 2015, à la suite de la collision entre un poids lourd et un autocar à Puisseguin en Gironde).

La hausse de la mortalité enregistrée l'an passé concerne principalement les automobilistes. L'ONISR dénombre 135 décès supplémentaires dans cette catégorie d'usagers, soit une hausse de 8%.

La mortalité des conducteurs de poids lourds et leurs passagers est relativement stable avec 58 décès en 2015. 14% des personnes tuées sur la route le sont dans un accident impliquant un poids lourd.

La mortalité motocycliste s'élève en 2015 à 619 décès. Elle est quasiment stable (moins 1%) par rapport à 2014.

Les autres usagers vulnérables ont vu leur accidentalité en nette diminution: moins 5% pour celle des cyclistes (151 décès), moins 7% pour celle des piétons (463 décès) et moins 10% pour celle des cyclomotoristes (149 décès). Ces usagers vulnérables représentent 40% des personnes tuées et 70% des personnes grièvement blessées alors que leur proportion dans le trafic est très faible.

En 2015 comparé à l'année 2014, les accidents corporels ont été moins nombreux : 56 109 contre 58 191 en 2014, soit une diminution de 3,6% (moins 2 082 accidents corporels).

Le nombre de personnes blessées enregistre la même diminution : 70 442 en 2015 contre 73 048 en 2014, soit également une baisse de 3,6%, et 2 606 personnes blessées de moins.

L'analyse de l'ONISR met en évidence que la mortalité des jeunes de 18-24 ans repart à la hausse en 2015 (plus 7%). En 2015, 622 jeunes hommes et jeunes filles ont perdu la vie sur les routes. Les 15-29 ans, soit 18% de la population, représentent 22% des personnes tuées et un tiers des personnes grièvement blessées sur les routes.

Un décès sur cinq se produit lors d'un accident impliquant un conducteur novice. L'accident de la route reste la première cause de mortalité chez les jeunes.

La mortalité des personnes de plus de 65 ans augmente fortement en 2015 (840 personnes décédées soit plus 9%).

C'est la sixième année consécutive ou le nombre de tués sur les routes est inférieur à 4 000 personnes (3 464 en 2015, 3 388 en 2014, 3 268 en 2013, 3 645 tués en 2012, 3 963 tués en 2011 et 3992 tués en 2010).

L'accidentalité routière reste un phénomène très masculin : pour des distances parcourues à peu près équivalentes entre hommes et femmes, les trois-quarts des victimes de la route sont des hommes.

L'augmentation du trafic routier a joué un rôle majeur dans l'augmentation de la mortalité routière en 2015. Sur les trois premiers trimestres de 2015, il est recensé une augmentation de 2,5% du trafic sur les routes nationales et le réseau autoroutier.

La part des accidents mortels en présence du facteur alcool passe de 28% à 30% en 2015. Cette augmentation s'explique en partie par la prise en compte depuis le 1er juillet 2015 des conducteurs novices dont l'alcoolémie se situe entre 0,2 g/l et 0,5 g/l.

La part des accidents mortels en présence du facteur stupéfiants passe de 23% à 25%. La moitié des conducteurs impliqués dans un accident mortel sous l'emprise de stupéfiants présentait également un taux d'alcool illégal.

L'augmentation inquiétante du nombre d'accidents dus aux stupéfiants et à l'alcool contribue fortement à la hausse de la mortalité routière en 2015.

Le non-port de la ceinture de sécurité concerne 21% des décès à bord d'un véhicule léger, 27% à bord d'un véhicule utilitaire et 37% à bord d'un poids-lourd.

Une augmentation des vitesses pratiquées (de 1 à 4 km/h selon les réseaux depuis 2013) est venue s'ajouter à la hausse de la fréquentation sur les routes.

Selon l'ONISR, un quart des accidents mortels sur les 10 premiers mois de l'année 2015 ont pour cause principale une vitesse excessive ou inadaptée.