Plus vous roulez vite, plus les conséquences sont irréversibles
La
vitesse est
une cause majeure de mortalité routière. Une vitesse excessive ou inadaptée augmente le risque d'accident ainsi que la gravité des blessures occasionnées. C'est encore en 2012 une cause majeure de mortalité sur la route, comme l'abus d'alcool.
En 2012, le facteur vitesse est
la cause principale de plus de 26% des accidents mortels (Chiffres provisoires sur le bilan de la mortalité routière par les forces de l'ordre).
En France,
la vitesse moyenne des usagers de la route a baissé de 10 km/h en dix ans.
Pour autant,
28% des conducteurs reconnaissent dépasser les limitations de vitesse quand ils sont sur une route où ils se sentent en confiance ou quand ils sont pressés (Baromètre Ifop « Les Français et la sécurité routière » octobre 2012).
La vitesse ne se limite pas à la lecture d'un panneau d'interdiction. E
lle doit être modulée en fonction de multiples facteurs : l'état de la route, celle du véhicule, la densité du trafic, les conditions climatiques sans oublier bien sûr les conditions physiques du conducteur.
Le risque majeur d'une vitesse excessive
tient dans les lésions engendrées par la décélération.
Dr Sophie Fégueux, conseillère technique Santé du délégué interministériel à la sécurité routière, explique :
« Plus on roule vite, plus un choc est violent et plus les conséquences sont irréversibles. Dans une collision, les blessures résultent d'un transfert d'énergie à l'intérieur du corps humain. Les organes internes (vessie, rate, reins, estomac...) continuent de se déplacer sous l'effet de leur propre énergie cinétique. Lorsqu'un organe heurte la paroi abdominale ou la cage thoracique, il y a risque d'hématome ou d'éclatement. Ces lésions de décélération affectent aussi le réseau de liaison des organes (artères, veines, nerfs...) entraînant des hémorragies internes. Dans un choc, le cerveau est particulièrement exposé puisque le tissu cérébral peut heurter la boîte crânienne, ce qui provoque des traumatismes crâniens. Le premier signe est la perte de connaissance. Les conséquences à court et à long termes peuvent être à l'origine de handicaps sévères. La gravité des lésions est d'autant plus importante que la vitesse est élevée. À l'intérieur d'une voiture, un choc frontal au-dessus de 80 km/h entraîne quasi inévitablement la mort ou des séquelles irréversibles pour tout passager, même ceinturé ».En cas d'accident,
les usagers les vulnérables sont les plus menacés.
Dans un accident, il est physiquement impossible de retenir ce qui n'est pas attaché à l'intérieur d'un véhicule, à commencer par les enfants. Dans une collision à 50 km/h, le poids d'un enfant est multiplié par 20. Un bébé de 5 kilos en pèsera 100 en une demi-seconde (source : Fédération internationale de l'
automobile-2004).
Les limitations de vitesse à un endroit donné ne sont pas fixées au hasard. La vitesse maximale autorisée dépend du type de route (autoroute, route à deux chaussées séparées par un terre-plein central, routes nationale et départementale, réseau urbain) et des conditions de circulation (intempéries, travaux...).
Elles sont établies en fonction de lois physiques (distance d'arrêt, vitesse et énergie dégagée par les chocs...) et des limites physiologiques de l'être humain (perception visuelle d'un obstacle, temps de réaction incompressible d'au moins une seconde, résistance aux chocs...). Au-delà de ces limites, les usagers de la route se mettent en danger.
Une vitesse plus élevée que celle autorisée oblige le conducteur à traiter un grand nombre d'informations en un minimum de temps. Sa vision doit s'adapter en permanence, ce qui génère un stress important entraînant fatigue et perte de vigilance, deux facteurs majeurs d'accident.
Le fait de rouler vite sur un parcours génère un gain de temps minime à l'arrivée. En roulant à 140 km/h plutôt qu'à 130 km/h, vous gagnerez 7 mn sur un trajet de 2h18 pour parcourir les 221 km séparant Paris de Lille ou bien 25 mn pour parcourir 776 km de Paris à Marseille en 7h10).
Les conséquences d'une vitesse excessive :Un choc avec un piéton à plus de 60 km/h est presque toujours mortel.
Les distances d'arrêt augmentent considérablement en cas de vitesse excessive.
Plus vous roulez vite plus le champ visuel se rétrécit.
Vitesse et conduite : les chiffres clés Sur les 3 963 tués en 2011, plus de 1 000 personnes ont perdu la vie dans des accidents générés par une vitesse excessive ou inadaptée.
En 2012, les évaluations réalisées sur le lieu de l'accident par les forces de l'ordre révèlent que la vitesse excessive est la cause principale de 26% des accidents mortels.
En 2011, 14 622 condamnations ont été prononcées par les tribunaux pour délit de grand excès de vitesse (source : Ministère de la Justice - Condamnations
routières prononcées en 2011 -données provisoires-).
Source: Sécurité Routière