Selon les chiffres provisoires de l'Observatoire national interministériel de la sécurité
routière (ONISR),
2 782 personnes auraient
perdu la vie sur les routes de France (métropole et Outre-mer) en
2020.
Les chiffres définitifs seront connus au printemps 2021.
En métropole, 2 550 personnes sont décédées en 2020, soit 700 décès de moins que l'an dernier.
Avec 700 décès de moins, la mortalité routière de l'année 2020 sur les routes de France métropolitaine est en baisse de 21,4 % par rapport à 2019, jusqu'alors meilleure année de référence. Dans un contexte de crise sanitaire ayant drastiquement limité la circulation routière, l'année 2020 enregistre le chiffre de mortalité sur les routes de métropole le plus bas de toute l'histoire des statistiques de la Sécurité routière.
Cette baisse exceptionnelle de la mortalité routière s'inscrit dans un contexte de réduction drastique du trafic routier marqué par la pandémie de la Covid-19 sur le territoire national.
C'est ainsi que
le trafic routier a baissé de 75% en avril 2020, selon le CEREMA (Centre d'études et d'expertises sur les risques, l'
environnement, la mobilité et l'aménagement), par rapport aux mois précédent le premier confinement de mars 2020.
Par ailleurs, le contexte sanitaire a induit une
évolution des comportements routiers.
Les usagers des transports publics ont privilégié les
pratiques individuelles (avec l'essor notamment des Engins de Déplacements Personnels motorisés (EDPM) comme les trottinettes électriques , le vélo et la marche à pied).
La baisse de la mortalité s'accompagne d'une
baisse de tous les autres indicateurs d'accidentalité routière par rapport à 2019: le nombre d'accidents corporels enregistrés par les forces de l'ordre, enregistre une baisse de 19,7 % avec 44 997 accidents (soit 11 019 de moins qu'en 2019), le nombre de personnes blessées diminue de 20,9 % avec 55 754 blessés (soit 14 736 blessés en moins).
Selon
Marie Gautier-Melleray, Déléguée interministérielle à la sécurité routière :
«Le caractère exceptionnel de cette baisse est à relativiser en raison du contexte de crise sanitaire ayant entraîné des mesures de restrictions de déplacements qui ont eu des effets massifs sur le trafic routier».La mortalité routière est en baisse pour les
automobilistes, avec 1 243 décès sur la route (379 tués de moins, soit une baisse de 23 %). Cette baisse s'expliquerait par la part importante de seniors qui se déplacent en
voiture : les 75 ans et plus ont réduit fortement leurs déplacements avec l'épidémie de Covid-19 et donc leurs déplacements en voiture et l'accidentalité qui peut en découler.
La mortalité routière des deux-roues motorisés baisse avec 577 décès (36 tués cyclomotoristes et 136 tués motocyclistes en moins). Pour les cyclomotoristes, la baisse concerne exclusivement les moins de 30 ans et se concentre sur les périodes de confinement ou de réduction du temps scolaire en présentiel. Pour les motocyclistes, l'effet confinement sur des mois habituellement forts en termes de pratique (mars-avril) se cumule avec le fait que les mois de relative liberté par rapport à l'épidémie ont accusé des conditions météo pluvieuses (juin et septembre) en particulier dans le Sud de la France.
On ne constate pas de baisse de la mortalité des
camionneurs (35 tués). La circulation des poids lourds, liée à des besoins économiques vitaux, n'aurait pas été fortement impactée par les restrictions.
La mortalité des
usagers de véhicule utilitaire baisse fortement (57 personnes tuées, soit 41 décès en moins) mais la baisse concernerait essentiellement l'usage non-professionnel de véhicules utilitaires.
La mortalité des
piétons baisse moins que la moyenne, avec 389 personnes tuées (94 tués de moins). La réduction de la mortalité piétonne des 75 ans et plus est bien plus forte que la moyenne (moins 24 %) mais la mortalité piétonne des 65-74 ans baisse à peine. Pour les autres classes d'âge, il semble que la réduction de la mortalité pendant les périodes de confinement ait été en partie compensée par une mobilité accrue le reste du temps.
La mortalité des
cyclistes baisse légèrement avec 174 personnes décédées (13 décès de moins). Le nombre de blessés à vélo baisse en agglomération et augmente hors agglomération. Si l'on tient compte des périodes pendant lesquelles les déplacements ont été fortement contraints, ceci traduit un fort développement de la pratique du vélo, en particulier hors agglomération où les vitesses élevées des usagers motorisés rendent les cyclistes d'autant plus vulnérables.
La mortalité des
utilisateurs d'Engins de Déplacements Personnels motorisés (EDPM) est en très légère baisse : 10 décès en 2019 et 8 décès en 2020.
Selon l'ONISR, 232 personnes sont décédées sur les routes dans les Outre-mer en 2020, soit une baisse de 8,7%.
L'impact de la crise sanitaire sur les déplacements outre-mer n'est pas aussi marqué qu'en métropole : la mortalité routière baisse mais reste dans la fourchette de ces 10 dernières années.
Dans les départements Outre-mer (DOM), la mortalité routière est stable avec 160 décès, alors que les accidents corporels enregistrés par les forces de l'ordre, au nombre de 2 024, baissent de 11 % et le nombre de blessés, 2 592 décès, baisse de 12 %.