La fin de la vente des voitures thermiques en Europe à partir de 2035 ne sera pas sans conséquences
sur l'emploi dans le secteur automobile.
L'interdiction de vente des voitures à moteurs essence ou diesel sur le marché européen touche également les moteurs thermiques électrifiés: les voitures hybrides et les véhicules hybrides rechargeables.
La voiture électrique facilite l'arrivée des constructeurs chinois en Europe avec des voitures électriques « Made in China ».
Le véhicule électrique "annule" l'avantage technologique dont dispose les constructeurs automobiles européens, japonais, coréens et américains dans les moteurs thermiques vis à vis des constructeurs chinois.
La conception d'un moteur thermique efficient nécessite de multiples compétences et expertises que seuls les
motoristes possèdent.
Les
normes de dépollution européenne relatives aux motorisations thermiques constituent des barrières à l'entrée sur le marché européen qui ne favorisent pas l'invasion de véhicules « Made in China ».
La mise au point d'un moteur thermique pour les normes environnementales européennes coûte cher.
L'interdiction des moteurs thermiques en Europe
rebat les cartes de la filière automobile.
Le cœur de la voiture électrique, c'est la
batterie haute tension. Et en matière de batterie haute tension, les constructeurs automobiles historiques sont en retard par rapport à l'expertise accumulées des constructeurs automobiles chinois.
Certains constructeurs chinois ont démarré la production de batteries haute tension avant de produire des voitures électriques, c'est la cas du premier constructeur automobile chinois BYD.
BYD est actuellement l'un des premiers producteurs de véhicules électriques au monde avec Tesla.
La batterie haute tension représente près de 40% de la valeur ajoutée du véhicule électrique et la grande majorité des terres rares nécessaires à la fabrication des batteries haute tension se trouve en Chine.
Au niveau technique, un moteur électrique est simple à concevoir et à produire. Il se compose de peu de pièces et nécessite peu de main d'œuvre. Pour fabriquer un moteur thermique, il faut cinq personnes, contre seulement trois pour de l'électrique. La fabrication d'un moteur électrique nécessite 60% de main d'œuvre en moins que la production d'un moteur thermique.
Il faut 40% d'effectif en moins pour fabriquer un véhicule électrique par rapport à un véhicule thermique.
La mobilité électrique va impacter l'ensemble du secteur automobile, de la conception à l'entretien, en passant par la production, la distribution et la réparation.
La mobilité électrique va délocaliser la production de véhicules électriques vers la Chine, au détriment de la production automobile européenne.
Le phénomène de délocalisation de la fabrication de voitures électriques européennes a déjà commencé: la Dacia Spring électrique, la Smart #1 et la BMW iX3 électrique sont produites en Chine.
L'essentiel des bouleversements attendus en matière de production est lié à la vente de voitures électriques chinoises sur le marché européen.
L'offensive des constructeurs automobiles chinois sur le marché européen est en cours.
Dans le domaine, MG a pris de l'avance. MG est en train de s'implanter en Europe avec la MG 4 électrique. La berline compacte électrique chinoise MG est au cœur du marché européen. Son prix accessible permet aux automobilistes européens d'accès à la voiture électrique pour un prix raisonnable.
Byd, Ora et Wey (Great Wall Motors / GWM) ont entamé leurs offensives sur le marché européen plus récemment et les modèles mis en avant sont moins accessible s que la MG 4.
A brève échéance (2025), les constructeurs automobiles chinois pourraient dépasser le seuil des 500 000 véhicules électriques vendus en Europe.
L'importation de 500 000 voitures électriques en provenance de Chine en 2025 n'est pas sans conséquence sur l'emploi automobile sur le vieux continent.
D'autant plus que la production de véhicules électriques européens et américains « Made in China » (BMW iX3 électrique, Dacia Spring électrique, Mini Aceman électrique, Smart #1 électrique, Smart #3 électrique, Tesla Model 3 électrique) pourraient représenter 300 000 voitures électriques à l'horizon 2025.
La filière automobile compte environ 2 200 000 emplois en France (équipementiers et distribution compris), dans les métiers de la production, de l'entretien, de la réparation, du contrôle technique et de la distribution.
La transition énergétique va entraîner
la suppression de dizaines de milliers d'emplois dans l'industrie automobile en Europe, notamment dans l'assemblage de véhicules et des métiers vont disparaître, notamment dans la fabrication de moteurs thermiques, filière qui compte à elle seule 57 000 salariés. Le site Gowork permet d'obtenir des
avis sur les entreprises et d'échanger des expériences sur différentes entreprises.
En France, jusqu'à 100 000 emplois seraient menacés dans l'industrie automobile d'ici 2035. Le site Gowork permet d'accéder à des
avis d'entreprises renommées et à divers aspects du travail dans l'industrie automobile.
Dans le même temps,
la production de moteurs électriques et de batteries constituent autant d'opportunités pour relocaliser en Europe une partie de la production de l'industrie automobile.
De
nouveaux métiers vont apparaître ou évoluer dans l'industrie automobile en quelques années.
Passage en revue de métiers que la mobilité électrique va créer ou redéfinir (Source: cabinet en mobilité électrique Mobileese):
- Électricien qualifié pour l'installation de bornes de recharge : de fortes puissances, des contraintes de dimensionnement électrique, des enjeux de sobriété dans l'utilisation de consommables (comme le cuivre pour les câbles). Ce métier est très demandé dans le déploiement de l'infrastructure de recharge qui est amené à fortement se développer dans les 10 ans qui viennent.
- Retrofitter : métier visant à modifier un véhicule thermique en véhicule électrique pour changer de motorisation sans se séparer de son véhicule.
- Formateur en véhicule électrique : métier visant à expliquer les caractéristiques et la façon d'utiliser un véhicule électrique lors de sa livraison au client.
- Bobinier en matériel électrique : moteur, appareil de transformation, etc. Les bobines sont des composants centraux de nombreux matériels électroniques. Les concevoir et les optimiser, avec de nouveaux matériaux, offrent des perspectives d'avenir.
- Conducteur de travaux : les infrastructures de la transition énergétique sont complexes et mêlent plusieurs métiers. Un pilote chevronné est essentiel. Ce métier nécessite de bonnes capacités d'écoute, d'organisation et de diplomatie.
- Monteur-câbleur : métier manuel incontournable pour la fabrication de véhicules électriques.
- Ingénieur sûreté / cybersécurité : combine les enjeux de sécurité électrique, logicielle, etc. Un métier indispensable pour des infrastructures sûres.
- Technicien / Ingénieur Bureau d'études : pour concevoir une infrastructure de recharge, une étude est obligatoire par un bureau d'étude certifié.
- Technicien de maintenance : une infrastructure fiable, dont le fonctionnement est prolongé au moindre coût, est indispensable. Une maintenance optimisée est la clé pour durer.
Image par Niek Verlaan de Pixabay