Audi est actif dans le développement de
carburants synthétiques neutres en CO2. Le dernier projet est une usine pilote à Dresde qui produit du
diesel issu de l'eau, du CO2 et de l'électricité verte.
Après 4 mois de mise en exploitation, l'usine pilote sunfire de Dresde a produit les premières quantités de
diesel synthétique de haute-qualité.
L'entreprise sunfire est le partenaire de projet d'Audi et l'opérateur de l'usine.
L'usine est prête à produire 3 000 litres d'Audi e-diesel dans les prochains mois.
Le site de production de sunfire emploie le
principe power-to-liquid (PtL). Il utilise de l'énergie verte pour produire un carburant liquide.
Les seules matières premières nécessaires sont
l'eau et le dioxyde de carbone. Le CO2 utilisé est fourni par une installation de biogaz. Une partie du CO2 utilisé est extrait de l'air ambiant par un système de capture directe de l'air, selon la technologie du suisse Climeworks, partenaire du projet d'Audi basé à Zurich.
La production de l'Audi e-diesel implique
plusieurs étapes.
Tout d'abord, l'eau est chauffée pour former une vapeur qui est séparée en hydrogène et oxygène grâce à l'électrolyse à haute température. Ce processus nécessite une température de plus de 800° Celsius. Il est plus efficient que les techniques conventionnelles grâce à la récupération de chaleur. Ce système d'électrolyse à haute température peut être utilisé de manière dynamique afin de stabiliser le réseau lors des pics de production d'énergie verte.
Lors des
étapes suivantes, l'hydrogène réagit avec le CO2 dans des réacteurs de synthèse, toujours sous pression et à haute température.
Le produit de réaction est un
liquide énergétique, composé d'éléments d'hydrocarbone, appelé Blue Crude (le brut bleu).
L'efficience du processus (de l'énergie renouvelable à l'hydrocarbone liquide) est très élevée, à 70%.
Similaire au pétrole brut fossile, le
Blue Crude peut être raffiné pour devenir le produit final Audi e-diesel.
Le
carburant synthétique ne contient
pas de soufre ni d'hydrocarbures aromatiques. Son
indice de cétane est élevé, ce qui signifie qu'il s'enflamme assez facilement. Ses propriétés chimiques lui permettent d'être incorporé à quelconque ratio avec du diesel fossile.
Reiner Mangold, Directeur du Développement de produits durables chez Audi, considère l'Audi e-diesel et les Audi e-fuels comme des composants importants qui complètent la mobilité électrique :
« En développant l'Audi e-diesel, nous faisons la promotion d'un autre carburant basé sur le CO2 qui permettra la mobilité longue distance sans aucun impact sur le climat. Utiliser le CO2 comme matière première représente une opportunité non seulement pour l'industrie automobile en Allemagne, mais aussi pour d'autres secteurs et pays. »La
Ministre Allemande de l'Education et de la Recherche Prof. Dr. Johanna Wanka soutient le projet sunfire et explique:
« Ce diesel synthétique, produit à partir de CO2, est une étape fondamentale dans nos recherches sur le développement durable. Si nous parvenons à étendre l'utilisation du CO2 en tant que matière première, nous contribuerons à la protection du climat et à l'utilisation efficiente des ressources, et nous mettrons en place les fondamentaux de « l'énergie verte ». En plus du partenariat avec sunfire, Audi travaille activement sur le
développement de carburants neutres en CO2 depuis 2009. L'usine Audi e-gas de Werlte produit l'Audi e-gaz (méthane synthétique) d'une manière comparable . Audi conduit des projets communs de recherche sur la production synthétique d'Audi e-essence avec le français Global Bioenergies. Audi s'est également associé à la compagnie américaine Joule, qui utilise des micro-organismes pour produire les carburants synthétiques Audi e-diesel et Audi e-éthanol.